Pause!

Hélène Mercier

Boulot. Je me traîne et je me le traîne. Boulet. Boules au ventre à la gorge aux tripes, assez de boules pour nous asphyxier tous. Commune la boule, nourrie de nos nerfs, tous au boulot, hue, fainéants ! Lutter conter le sommeil, se débattre dans l’épuisement et alors, voir l’autre qui vacille, s’écroule, petits bouts par petits bouts, mais tu ne peux rien faire, il faut bosser, putain ! Aller bosser, peu importe que l’autre se mette en boule, se roule en boule, la tête entre les mains, et qu’il pleure, celui que tu aimes, mais sans larmes, juste avec sa rage, suffocant, sous pression, peu importe, bouge, prends ta bagnole et retournes-y, pour l’heure oublie l’autre ou tu deviendrais folle, celui que tu aimes, et dont l’errance fait pleurer ta rage, essuie ta rage et bosse. Ce soir vous dormirez bien sur vos dettes.

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