Pen - Chapitre Seize

Julie Vautier

Arthur décide de faire appel à un tueur à gages pour éliminer l'assassin de sa femme. Arthur n'avait pas prévu que son tueur à gages serait une gamine de dix-huit ans.

Les gens sont étranges.

Ils n'aiment pas les problèmes.

Ils les résolvent d'une étrange manière.

Ils font appel à moi pour résoudre leurs problèmes.

Leurs problèmes, ils les liquident.

Ils les éliminent.

Plutôt que de chercher à comprendre.

 

Je n'aime pas la violence.

Paradoxal pour une tueuse à gages.

C'est vrai.

Je n'aime pas tuer non plus.

J'aime la vie.

Passionnément.

La mort est effrayante.

Pourtant, je la côtoie.

Au quotidien.

 

Au Dolly's, j'ai rencontré mon client.

Quarante ans.

Propre sur lui.

Tremblant à l'idée de me rencontrer.

A l'idée de payer la mort.

Il m'a fait penser à Arthur.

Mais lui aimait le café au lait.

Ou a fait semblant d'aimer.

Qui sait.

 

Le parfum de la mort, c'est une étrange chose.

Ce n'est jamais le même.

Ça dépend.

Ça dépend du mort.

De l'heure.

De l'endroit.

Quoi qu'il en soit, le parfum de la mort n'est qu'une chose.

La dernière odeur qui parvient à vos narines.

 

La vieille corde pour le pendu.

Le sel pour le noyé.

Le chlore, s'il est mort dans une piscine.

L'asphalte.

La poudre.

Le remords parfois.

Le regret souvent.

La peur toujours.

 

J'aime l'odeur des roses.

J'aimerais que ma mort ait le parfum des roses.

Ou des pivoines.

Je ne serai pas très regardante.

Je ne serai pas déçue.

Les roses, les pivoines.

C'est pareil.

J'aimerais que ma mort ait le parfum d'une fleur.

Mais je ne me fais pas d'illusions.

 

Je n'ai peur de la mort.

Je la connais bien.

La mort est mon métier.

C'est elle qui paie mes factures.

Mon électricité, mon gaz.

Mes courses.

Mes fringues.

La mort est mon métier.

La mort est mon quotidien.

 

J'ai souvent imaginé notre rencontre.

J'ai souvent imaginé son parfum.

Parfois, elle a l'odeur des roses.

Ou de la pivoine.

Je n'ai jamais su faire la différence.

Souvent, elle a l'odeur de la poudre.

Le bruit d'un coup de feu.

Elle a l'odeur de la vengeance.

 

Mais le plus souvent, elle a une toute autre odeur.

Une odeur douce-amère.

Une odeur alliacée.

J'aime ce mot.

Alliacé.

J'ai souvent imaginé cette odeur.

Je crois que ma mort aura une odeur alliacée.

L'odeur de l'arsenic. 

  • https://youtu.be/cPt0KOZauRU

    · Il y a presque 7 ans ·
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    enzogrimaldi7

    • Merci pour cette découverte et pour ces paroles, qui pourraient s'appliquer à Pen (ou à Arthur d'ailleurs !). Je connais extrêmement mal l'univers de Sting :)

      · Il y a presque 7 ans ·
      Julie vautier profil

      Julie Vautier

    • J'avais surtout en tête ça https://youtu.be/ZuI61cTNbAk car votre personnage me fait penser au film Leon mais j'ai trouvé que les paroles de it's probably me collaient mieux.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Img 20210803 205753

      enzogrimaldi7

    • C'est vrai que, dès lors qu'il est question d'un(e) tueur(se) à gages, on en revient très souvent à "Léon". Merci pour les musiques en tous cas !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Julie vautier profil

      Julie Vautier

    • Tout le plaisir est pour moi. Je suis un puits sans fond de liens. N'hésitez pas à me solliciter.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Img 20210803 205753

      enzogrimaldi7

  • Avec la musique, c'est juste génial !

    · Il y a presque 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • Merci beaucoup !
      Certaines musiques m'inspirent beaucoup et savent créer des ambiances uniques ! C'est ce que j'essaye de reproduire quand je choisis des musiques pour les chapitres.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Julie vautier profil

      Julie Vautier

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