Pensées bouffantes de l'estomac de mon esprit

C'est fou comme seule je suis différente.

Nous sommes tous seuls.

Je peins des mots que personne ne dira à ce moment, en ce lieu, avec mon passé présent et avenir, sur cette même feuille, à la même personne, avec le même esprit, les mêmes connaissances et avec les mêmes sentiments.

Différents.

Au fond de nous se cachent des créatures qui apprivoisent les autres, mais je crois que je préfère rester ce monstre sauvage qui hurle des mots, encore plus de maux, animal esprit me saisissant me rappelant qu'à cause d'eux je vais mourir.

Je ne connais pas la mort mais mes semblables me l'ont apprise.

Je tremble et j'ai peur comme eux.

Je suis de ces personnes qui quand c'est vraiment trop, ont l'espoir naissant.

Mais mon espoir c'est ma fumée qui m'aveugle.

Aveuglée, je suis seule avec moi même.

On dit que s'en foutre c'est le plus beau sentiment du monde, mais je crois que je suis trop peuplée de mes semblables qui m'habitent et que je ne refoule plus.

Nous ne sommes jamais seuls.

Il y a ce "je" et ce "nous" en permanence.

Mon "je" réalise l'unique.

Mon "je" est en fait humain qui est semblable.

Le "nous" est semblable aussi, et interagie avec le "je" qui se regroupe en paquets.

Tu sais pourquoi j'aime les cigarettes ?

Parce que c'est mon "je" et mon "nous" que je rassemble en choisissant dans un paquet pour le brûler, et je rigole, et j'oublie. 

Tu sais pourquoi ?

Chaque mélange, cette fumée qui me bande les yeux, c'est onze minutes de vie sur lesquelles je souffle entre mes lèvres.

Évaporées.

Évaporée.

Le "tu" est censée donner un "nous".

Parce que l'amour n'est que le service de l'un et de l'autre envers eux-même, quand le cœur brûle c'est à soi que l'on rend service, et je crois que je suis fatiguée de trop fumer.

De fumer la vie.