Pensées désordonnées

Claude Van Hoeymissen

Pensées désordonnées

Dans le salon, le chat dort

En Iran et en Afghanistan aussi.

«Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin.»

(Charles Baudelaire - les fleurs du mal)

«Le sphinx mi-homme mi-lion» : fait l’un.

«Le chat mi-aou!» : fait l’autre.

L’un croit en ces références, l’autre se réfère à ses croyances.

L’un et l’autre débattent, mais jamais ne se rencontrent.

Que sur un seul point un bon carnaval ne serait commencer,

sans un grand Charivari.

Et pendant ce temps là, le chat, lui il dort!… Ah! non!

Il s’est levé et, d’une démarche fière, s’avance vers moi.

Puis passe, fier, la queue haute, le port de tête majestueux, sans me jeter un coup d’oeil. Ou plutôt si, mais le regard qu’il m’adresse semble dire :

«Après ce que tu as mis dans ma gamelle, ce matin,

N’attends pas de moi, pauvre humain, le moindre câlin!»

Non mais quel chameau, celui-là!!!


Signaler ce texte