Pensées écrites
leeman
"Je vous écris près des côtes, où la mer et les vagues fracasseraient presque ces rochers insensibles. Le vent fait frissonner les arbres, les coteaux, les branches et les eaux. Le courant en est ainsi : ce souffle commande vers une direction. Mais sa douceur fait trembler la nature. Mon dos, adossé au tronc d'un arbre gigantesque, m'informe que la position commence à devenir désagréable.
Et pourtant, l'azur quitte ce ciel, et contempler celui-ci me fait oublier cette douleur rendue agréable par cette contemplation. Les feuilles semblent d'automne; elles tourbillonnent, en chutant légèrement, comme portées et accompagnées par cette bise du soir propice. Tout semble s'éclipser, s'en aller, glisser au loin vers le bas, et disparaître, sans plus jamais revenir. Même ce soleil si rayonnant de joie et de chaleur nous disparaît peu à peu, il se cache, laissant ensuite un ciel totalement bleu-violacé, parsemé d'étoiles lointaines et scintillantes comme scintillent les lumières d'une grande avenue de Paris.
L'obscurité domine le monde, à présent. La nature et la ville sommeillent, profondément, pendant que j'écris ces quelques mots puisés de mon "inspiration". Tout dort, tout est calme, un silence apaisant, et agréable, accompagné d'un vent doux d'une nuit d'été. La température n'est pas froide, n'est pas désagréable, mais presque chaleureuse, bienfaisante pour mon âme inconsolée. Une espèce de solitude m'a mené en cet endroit reculé de toute cette urbanisation déplorable et obsessionnelle.
La nature là m'est tellement bénéfique. Elle me console, je ressens une compréhension de la part de tout ce qui m'entoure, outre la rue déserte qui demeure quelques dizaines de mètres derrière moi. Elle est inanimée, perdue au milieu de nulle part, entre autre, comme inexistante. Puis dans l'obscurité qui s'atténue, je remarquai soudainement une fleur. Cette fleur. Elle me parût si belle, et si gentille. C'est étrange, de donner de tels traits de caractère à cette vie si réduite physiquement. Mais sa présence me fit sourire. Légèrement, un sourire de grâce, de satisfaction. Et derrière moi, à des millions et des millions de kilomètres, le jour continuait de chasser la nuit. Et, loin, très loin derrière moi, le soleil finissait de se lever."