Pensées félines

Claude Van Hoeymissen

Pensées félines

De l’autre côté de la vitre. le chat contemple la vie refroidie par le vent glacial qui anime ce jardin d’hiver…

Et c’est comme s’il attendait, que le soleil veuille bien réchauffer cet atmosphère. Dans son pelage chatoyant, il est concentré ; immobile tel un fauve surveillant son territoire. Malheur à l’oiseau, ou au petit rongeur qui aura l’idée bête de passer à proximité de la bête à l’affut…En attendant la chaleur, le chat leur promet un échauffement gratuit…Charité bien ordonnée, et de commencer par soi-même, dans le cas présent…leur plaisir sera de courte durée, mais le sien lui procurera des sensations agréables…Il en chavirera même de contentement…Sa proie pourra bien se draper dans sa dignité en s’écriant : «Tu quoque mi Felis !» Notre Felis silvestris catu n’en a cure…!!!

Et plutôt, que de s'apitoyer, il lui rétorquera : « Qui te rend si hardi de troubler mon plaisir?»

La victime pourra alors, lui rappeler leur passé commun, : «Depuis, longtemps en ce jardin, nous nous côtoyons»...Et lui tapant amicalement sur le ventre, ajouter : «Entre amis, il ne faut jamais qu'on s'abandonne. Aux traits d'un courroux sérieux ».

Là, cher lecteur, nous voyons que nous avons affaire à une proie cultivée, citant la Fontaine. 

Mais notre traqueur voulant sa curée lui répliquera : «l'amitié ça commence à bien faire. Il ne faut pas raconter n'importe quoi.»…Et oui, il nous faut bien l’avouer :  le chasseur  (s’inspirant de notre Président  parlant sur  l’environnement ) s’intéresse plus à l’actualité politique qu’à la culture.…Mais, c’est promis, la prochaine fois, il organisera un référendum…

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