Pensées folles

Je vous regarde marcher dans ces rues avides,
Je vous admire déambulant dans les villes putrides.
Vous semblez tous beaux ;
Vous étincelez, aussi brillant que des couteaux.
Je vous regarde...

J'aime votre démarche, votre rengaine, vos mimiques et vos peines.
J'aime votre courage, gravant votre différence jusque dans vos veines.
Votre peau est marqué au fer noir,
Vos maux sont dépeints par le sang du cafard.

Des larmes coulent, coulent, coulent...
Vous êtes des goules, goules, goules...
Revendication des humains ou des moutons,
Vous marchez droit, tête baissée, en rang d'Oignons.

Vous êtes identiques à vouloir être unique,
Je suis unique de vouloir être votre identique.

Si ces mots n'ont, pour vous, que peu de sens,
C'est que dans mon cœur règne une forme de démence.
Elle est douce et sereine, je l'appelle la clémence,
Alors traitez-moi de fou, je n'en aurais nulles offenses.

Elle m'a pointé du doigt criant à la bête immonde,
Mais ce qu'elle vit n'était qu'un monsieur tout le monde.
Alors une nuit, lorsque la lune sera nouvelle,
J'en ferai une poupée, une poupée de dentelle.