Pensées passées d'un revenant sur le point de repartir. (1)
era-din
Pensée ductrice
Alors que tel des feux follets batifolants dans des festivals fallacieux la jeunesse s'amuse, il en existe, certains, beaucoup ou non, qui se terrent. Ils se terrent car ils ne peuvent rien faire. Ils se terrent car ils ne peuvent plaire. Ils se terrent car ils ont le devoir de se taire sur cette terre. Perdus et déroutés, ils pensent, ils tergiversent, ils analysent, tout et rien, un peu tout, surtout rien, pour au final rien du tout. Une catharsis. Voilà ce qu'il faut à ces parias de la popularité, à ces rebuts de la célébrité, à ces ennemis de la gloire. Des bizarres, des étranges et des fous, ils ont des noms partout. Tous différents mais tous pareils, vivant de rêve, et de merveilles, oblitérant notre sommeil, cachés dans une carapace vermeille. Même sans notre tête nous pensons, et par elle, nous créons. Nous n'aimons pas ce que nous faisons, et parfois nous le détruisons. Les créations ne plaisent pas toujours à qui elles sont destinées. Alors nous les taisons, pour ne jamais les montrer. Ce sont des créations anonymes, qui n'ont aucun public, et pas plus de critique, grande pantomime, car nous sommes dieu et sujet sur ces bribes créées. Bref, assez parlé, cessons de nous présenter, pour en venir au cœur même du sujet. Le fait est que nombreux sont ces jeunes joyeux, buvant et riant, chantant et fumant, dansant et aimant, pour une nuit, non pour la vie. Ces jeunes sont appréciés, adulés, voir adorés, leur qualité de fêtards leur ouvre les portes du soir, ils sont partout bienvenus, et toujours chaleureusement reçus. Appartenant à cette catégorie, la vie, on peut le dire, à votre image, sourie, car la société vous connaît, et telle la bourgeoisie, vous voilà dans le plus beau des nids. Assis sur votre trône, constellé de rires aphones, vous regardez votre royaume, de joies qui fanfaronnent, et vous méprisez en bon tyran chaque personne ne vous admirant. Quant aux discrets, qu'ils aillent au diable, ils n'ont pas su s'amuser, a eux le sort des fables. Pendant que vous cigales chantaient, les tristes fourmis s'affairent, dans l'ombre et leurs chaumières, à s'efforcer de se créer une personnalité plus vraie que falsifiée. Ainsi, cigales si fières et formatées, vous voilà étendard et enseigne d'une société qui vous saigne pour devenir roi des alcoolisés. Les fourmis grandissent, silencieuses et complices, pour devenir elles-même dans un royaume où elles sont reines. Ainsi sonne le début de la première guerre, guerre amère, guerre grégaire, guerre sans fer, guerre calvaire, mais guerre nécessaire et dans cet élan martial et jovial , le doux volubilis croisera les lames du lys, et qui sait qui sortira, de cette bataille sans foi ni loi.