pensées sur Chet Baker et le jazz en général...

Le jazz de Chet Baker me console de l'absence de l'être-aimé en même temps qu'il m'en rend compte.

Si nous aimons écouter le jazz au chaud chez soi en regardant la pluie par la fenêtre, c'est peut-être parce que c'est une situation qui :

-représente symboliquement ces deux composantes du jazz : confort et monde hostile.

-Nous met véritablement dans un cadre confortable (nous évaluons le confort par rapport à l'inconfort possible que nous pourrions ressentir si nous étions dehors) qui permet la consolation.

Cette musique me semble tragique (au sens qu'elle présente une fatalité) car les notes chaleureuses de la trompette, du saxophone, qui comble un instant un vide en moi, s'en vont juste après pour faire place à d'autres : le jazz est constamment mouvant, aucune note ne se fixe, tout passe. C'est une musique du présent; Elle nous dit qu'elle n'est pas une béquille, on ne peut pas s'y accrocher, et se réfugier dedans pour affronter le monde.

Mon rêve serait d'écouter cette musique avec une femme, que nous nous embrassions et faisions l'amour dessus, peut-être parce que l'atmosphère s'y prête, mais aussi comme pour attraper ces notes et les fixer en nous. Pour pouvoir affirmer à l'autre : j'ai compris la mélancolie de ta condition, ce qui est dit dans cette musique, c'est moi et c'est toi, et par cette compréhension je te guéris. Qu'enfin les notes se greffent à nos vides, et que nous ne soyons qu'un être entier et comblé. Je ne sais pas si c'est possible. Je ne sais même pas si c'est que je veux. Toujours est-il que c'est cet espèce de fantôme du bonheur que je trouve dans le jazz.

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Chanson : You'd Be So Nice To Come Home Too, tirée de l'album : "Chet". 
J'espère que je ne suis pas trop flou et que vous me captez un peu... :D Bonne soirée!