Permettez?

Christophe Hulé

Permettez cette mise au point, au point où on en est, où en est-on d'ailleurs ?

Ailleurs est toujours fantasmé, le contraire d'ici, le piège en somme, une fois ailleurs, on s'en plaint encore.

Encore faudrait-il savoir ce que l'on veut, faire le tri des velléités, être rationnel et un brin stoïque.

Les lendemains qui chantent m'ont toujours parus aphones, ou saturés, un effet Larsen qui vous poursuit et vous laisse chancelant, tout ça pour ça ?

La boite à musique me fait penser aux étoiles, guirlandes et autres nounours de mon enfance.

« Dors, tout ira bien ».

Un petit mensonge pour un grand bienfait, tant que ça dure, laissons les choses durer.

Quand approche l'aurore, souhaitant qu'elle dure encore, longtemps, voire plus si possible, quand l'hiver s'installe et s'incruste, quand les souvenirs s'assèchent au grenier, quand la moisson est de plus en plus maigre.

Ici ou ailleurs, quelle importance ?

Les rêves sont dans les cartons, mais aucun déménagement prévu.

Je n'ai pas de racines, ici ou ailleurs quelle différence ?

Quand le cœur ne bat plus que par nécessité.

Les anges peuvent bien défiler et déployer leurs ailes, je n'ai plus le cœur à la fête.

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