Perturbateurs d'ados crétins...

Jean Claude Blanc

n'ai pu résister à l'allusion...mais à l'usage de nos gosses, gangrénés par ce progrès qui les ensorcelle... pardon un peu long

                   Perturbateurs d'ados crétins…

Perturbateurs d'ados crétins

Leurs foutent les glandes aux collégiens

Folles hormones même qu'au point

Ne mettent plus le nez dans un bouquin

Voués à un triste destin

Soit turbiner en clandestins

Ou se les croiser, poils dans la main

 

Atteints par les ondes de la télé

En reçoivent toute l'obscénité

Séries malsaines à la pelle

Leur paradis artificiel

Pour les méninges, foutu bordel

Que de mayonnaise dans leur cervelle

 

Portables, twitter, internet

Ça leur esquinte un peu la tête

Pas étonnant qu'ils végètent

Plus guère d'idées sous la casquette

Reste que Bigard pour faire la fête

 

Un bac acquis sans aucune gloire

Pas besoin de connaitre l'Histoire

Lire et compter déjà pas mal

Au diable les règles et la morale

 

En cas d'échec, souffres douleurs

Comme par hasard les professeurs

Ces incapables trop bien payés

Pour tant de vacances dans l'année

Parents d'élèves, exaspérés

Se gênent pas les critiquer

 

Cette maladie, tenace, maligne

Va gangréner les intrépides

Baillent aux corneilles , c'est bien le signe

Que peu à peu l'esprit se vide

S'ils n'en meurent pas, dur avenir

A petit feu vont agonir

Pourquoi en faire un empire

Chaque heure qui passe, faut en jouir

Se prélasser, se divertir

 

Daignent se plier au protocole

Ramenant des devoirs de l'école

Pour les mamans, une vraie colle

Tandis que les gosses batifolent

Corrigent les fautes, comme c'est leur rôle

Note médiocre déjà du bol

 

Fragile morpion, exténué

Après une longue journée de classe

Mérite bien, un gros goûter

La mère se cogne l'orthographe

Pour qu'il atteigne la première place

 

De toute façon, lui est égal

De rédiger en bon français

Pourquoi alors, se faire suer

Pour l'éducation nationale

Qui le menace de redoubler

Quelques mois de perdus, mais quel régal

Même programme, copié-collé

 

Y'a pas besoin d'être savant

Entre copains on se comprend

De mots abrégés sur l'écran

Alors pourquoi faire compliquer

Quand c'est si simple de se causer

En charabia, langage charretier

 

N'est pas question faire des chefs-d'œuvre

Pour finir chômeur, manoeuvre

Que savoir le prix du rouge qui tache

Le principal pour ces potaches

Destinés à garder les vaches

 

Etudier Sciences de la Terre

Ces jeunes scolaires, rien à braire

Pourvu que le soleil les éclaire

N'étant souvent pas des lumières

 

Aucun diplôme dans l'escarcelle

Alors de bonne grâce la République

Tente leur apprendre métier manuel

Mais inutile, dépense de fric

Bandes de fainéants, têtes de bourriques

 

Trop de ces minots de la revue

Seront jamais des parvenus

Abandonnés trainent les rues

Destination le chom'du

 

Refont le monde à leur manière

Pour ne pas voir leurs misères

Les plus sauvages en colère

Ces nouveaux genres de prolétaires

Avec la casquette en arrière

Contre leur sort partent en guerre

Leur proie, les flics, boucs émissaires

 

Ces cancres bien loin de Jules Ferry

Laïcité obligatoire

Des philosophes sacrés génies

Aucune trace dans leur mémoire

Même à confondre Jean Paul Sartre

Avec le département de la Sarthe…

(Selon Dupontel, ses railleries)

 

Parait commence en primaire

L'instruction, la civilité

Conjuguer verbes et grammaire

Mais ça demande d'être chaperonné

Par la famille parfois sévère

Contrôlant textes et dictées

Mais la plupart laissés de côté

Au fond de la classe, rament en galère

 

Drôle de siècle de progrès

Où régresse notre espèce humaine

Que de cerveaux robotisés

Risquent se déglinguer de flemme

 

N'accusons pas ces marmousets

Car après tout, de nous sont nés

Quel triste exemple et quelle honte

Pas vraiment fiers de notre ponte

 

Perturbateurs d'ados crétins

Ne cherchons pas, c'est pas malin

Nous-mêmes microbes citoyens

Qu'empoisonnons nos chers gamins

Leur existence sans lendemain

L'intelligence touche à sa fin

 

Bien que je sois nul en calcul

Pigé que la vie, vaste comédie

Plus on avance, plus on recule

Ne craignant pas le ridicule

On inocule notre maladie

Aux descendants ce qui nous pourrit

 

Certains s'en tirent quelle chance

Du bon côté de la balance

Faisant péter leurs connaissances

Car par essence, que de performances

 

Doyens de toutes nos facultés

Rudes anciens en bonne santé

De tas de conseils on se permet

A ces jeunots déjà ferrés

Leur quotidien pas épargné

Violence et haine dans les quartiers

 

« Mais qui a eu cette idée folle

Un beau jour d'inventer l'école »

Selon France Galle, chanteuse de charme

C'est Charlemagne, ce bougre d'âne

 

A ne pas confier aux teen-agers

Qui ne sont pas encore majeurs

« Comme Rodrigue, as-tu du cœur »

Encore Corneille, ce porte malheur

De le connaitre, n'ont pas l'honneur

 

Comme les programmes changent sans arrêt

Perdent la boule les instituteurs

Un coup dresseurs, dictateurs

Un coup, suscitent l'intérêt

Pour qu'ils se sentent concernés

Ces blondinets désorientés

 

Alors bien déboussolés

Se tournent vers « you tube, Stromae

A rendre sourd ses couplets

Belge, rwandais, singe sacré

Imitant Brel, pas dégonflé

Bouillant de culture « papaouté »

 

Aux rimes en « able », misérables

Entre « formidable » ou « fort minable »

Pauvre La Fontaine, abime tes fables

Se mesurer bien incapable

 

Tellement friands de ce spectacle

Chope le cancer, fragiles crânes

Ne pouvant faire des miracles

Bébêtes à bouffer de l'avoine

Leurs pensums du soir, les bâclent

Hélas irréparable panne

 

Frondeurs, pas doués pour hypokhâgne

Serveurs Mac Do, où c'est le bagne

Mais il en faut à toutes les sauces

Des qui se les roulent en carrosse

Des qui en font un sacerdoce

Des qui seront jamais à la noce

Alors soigne-toi, pour pas en chier

Moi qui te parle, vacciné..   JC Blanc octobre 2017 (œillères de jeunesse)  

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