Petite chronique philosophique d’un Ver de terre.

daniel-m

Le ver de terre et l’humain, petit spin off des fables de La Fontaine (en toute modestie)

Petite chronique philosophique d'un Ver de terre.

 

Il était une fois un ver de terre, vert de se taire, il enrageait.

 

La tête plongée dans ses futiles affaires, il s'ennuyait.

 

Courageux, un soir de pluie, il mit sa tête à la lune, il observait.

 

Perturbé, il y vit se refléter le lointain monde des humains.

 

Intrigué de voir tant de peines, ce soir là, avec sa petite valise, il déménageait.

 

 

 

Avec son petit corps naturellement siliconé, il entreprit un voyage glissant.

 

Emigrer naturellement dans la tête d'un humain si bien pensant.

 

Mais c'est quoi donc qu'il y a la dedans ? Le périple fut long et fatiguant.

 

Après maints changements de caps, il s'y trouva enfin à l'intérieur, dedans.

 

Le voyage fut long de la terre à l'humain, il y a entre les deux, un monde énorme maintenant !

 

 

 

Intelligent, le ver analysa, quelle nourriture pourrait il trouver dans l'être humain ?

 

Il se mit à consulter, les tablettes, les souvenirs enfouis, mais point de trace de demain.

 

Il y trouva maintenant et aujourd'hui, hier avait disparu, aucune trace de lendemain.

 

Egoïste lui aussi, il se nourrissait de ce que simplement lui tombait sous la main.

 

Pas grand-chose en fait, je veux, je souhaite, maintenant ! Ce qui est acquis est déjà vain.

 

 

 

Fatigué de ne trouver ici aucune nourriture même spirituelle, le ver décida de retourner à sa terre.

 

Il se jura de continuer seul son affaire et à l'avenir de continuer à se taire.

 

Les hommes n'ayant toujours pas compris de leur vie le côté éphémère.

 

Que des cadeaux de l'existence il ne faut surtout pas se défaire.

 

Qu'aujourd'hui était fait de demain, mais également d'hier.

 

 

 

Il se dit enfin, que dans son abri terreux, il était si bien !

 

Qu'ici au moins, il ne voyait presque rien.

 

Qu'entreprendre un si long voyage pour rien, était bien vain.

 

Car finalement, paroles de ver de terre, en y pensant bien,

 

Viendraient à lui sans aucun effort, un jour tous les humains.

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