Quotidienne de vie

Edgar Fabar

in Halucubrations.

"Aucun passé ne mérite d'être revécu". Si je peux me permettre : MON CUL, Monsieur Goethe. Ce matin, je me lève à 4h pour finaliser une présentation « au sommet » chez un cador du CAC40. Présentation prévue depuis 3 semaines. Je finirai jamais à temps, merde merde merde...

Bon tant pis, je prends le métro en mode "si je file à l'aéroport et que je prends un vol pour Punta Cana, c'est réglé." Trop tard, j'arrive à l'agence. Encravaté, encostumé, l'œil de tigrou (merci mes frosties). Et là, WOW la machine à voyager dans le temps. 1994. Je suis au lycée, j'ai bac blanc de maths à 8h pour lequel…. j'ai révisé dans le bus - TOW MAXI TOW -, je suis en mode je m'en remets à Dieu, à sa miséricorde et à la copie de mon voisin, Pierre Poudrat celui qui programme des calculettes CASIO FX-201P et qui met toujours son épaule chétive entre moi et sa copie - SALAUD DE GEEK - Et là, miracle de la création, le pion débarque dans la salle et nous annonce que le prof est malade. Bac blanc reporté. YOUHOUHOU.

Flashforward, retour en 2012, je franchis la porte de l'agence, la démarche du killer façon actor studio. Je regarde notre nouveau paillasson : "Croire en ses rêves et les réaliser". Je le piétine comme chaque matin avec un certain plaisir. Je traverse l'openspace, en passant devant le bureau du boss, l'homme qui boit des cafés brulants à la paille, l'homme qui a choisi le paillasson de la gloire, et là MIRACLE DE LA CREATION, il me dit l'oeil toujours rivé sur les cours de la bourse : "le meeting est annulé, c'est la crise, ils ont un plan social à gérer".

PUTAIN, je regarde ma montre. 9H29. C'est un des ces moments religieux. PUTAIN, je me dis finalement que le CAPITALISME avec ses crises à répétition nous sauvera tous...

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