Petites mains
Jean Claude Blanc
Petites mains
Faudra toujours des petites mains
Que l'on caresse, couvre de baisers
Les entreprises, des gros malins
Vont en Asie, les modeler
Godasses de sport, savez le sigle
On se les paie, à vil prix
Les importer, coûte moins cher
Pour un salaire de misère
Sont bien dociles, ces marmots
De toute façon, n'ont pas le choix
Pour nous servir, se lèvent tôt
Même mineurs, n'ont pas la loi
A l'âge où jouent à la poupée
Nos tendres fillettes, chouchoutées
Dans ces déserts de pauvreté
Sont embauchées, pour tricoter
Travaux manuels, pour de vrai
Leurs petits membres, sont exploités
Pour ne pas dire, prostitués
Chacun à son labeur est lié
Pas d'exception pour les bébés
Tissage, modelage, en abondance
Sont les mamelles, de l'orient
Car entrainés, dès leur enfance
A faire la nique à l'occident
Terres en jachère, mais sous-sol riche
En minerais, gaz et pétrole
Gamins des mines, pour eux supplice
Nous on encaisse la récolte
Tu fous une tarte à ton bambin
De suite intervient la justice
Certains emploient les grands moyens
Mais ne portent pas à préjudice
Petites menottes, faut pas serrer
Tellement fragiles, les nouveaux nés
Mais y'a des mômes moins gâtés
Qui tendent la main, pour mendier
Déambulant dans les allées
Des magasins aux belles nippes
Je n'arrive pas à oublier
Que des enfants, nous les fabriquent
Inconsciemment, on va fouiner
Pour détecter, la bonne affaire
C'est si facile de marchander
Même sur le dos, des impubères
Pour pas crever, tout le monde s'y met
Les éclopés, les marmousets
A force de se concurrencer
Va se détruire l'humanité
Dans les régions sous développées
On accepte tout, car faut bouffer
Les gros richards, font leur marché
Achètent la sueur, mais au rabais
Sapes à la mode, font de l'effet
Souvent la marque est frelatée
Compte avant tout, la signature
Griffes imitées, quelle imposture
La Chine, Corée, Laos, Vietnam,
Nous font la guerre économique
Avec des gosses comme soldats
Pas besoin de bombe atomique
Pendant que croient au Père Noël
Nos chérubins, anges choyés
Leurs frères au loin, tirent la ficelle
Eux-mêmes dindons, qu'on va plumer
Plus près de nous, déjà progresse
L'obscurantisme et la paresse
Nos petites mains, sont des battoirs
Qui cognent dur, par désespoir
Petite main deviendra grande
Mais ne faut pas se méprendre
Manipulée, par sa maman
Pour être habile, faudra du temps
Les asiatiques, dès tout petit
De nos instincts, ont bien compris
Qu'avides d'or et de clinquants
On va céder, car trop gourmands
Petites mains, encore frêles
Dure vérité, est bien cruelle
Doivent fouiller dans les poubelles
Raccommoder, frusques et semelles
On se chamaille mais c'est un leurre
Tous ces chiffons, venus d'ailleurs JC Blanc avril 2014