Peur

sesortirlesdoigtsducoeur

Le vent m'est une tempête, l'eau m'est un tsunami, l'amour m'est une fin, la vie un mélange chaotique de toutes ces choses.

Quand les émotions nous submergent, quand nos larmes deviennent lourdes, quand notre sang devient iceberg, quand notre cœur se glace, quand notre estomac se noue, quand nos rêves trépassent, quand notre esprit hurle, quand notre âme secoue... Je ne sais pas tellement pourquoi je pleure, ni pourquoi mon seul désir est de ne plus rien pouvoir ressentir. Je ne sais pas réellement pourquoi j'ai peur, ni pourquoi mes pensées en moi se déchirent. Mais cette peur est un poison qui m'habite, qui me hante, me dévore. Cette horreur est un fardeau qui m'irrite, me traverse, me mène doucement vers la mort. La véritable existence est là, juste là devant moi, et je n'arrive pas à l'atteindre alors que mon cerveau explose. Le vent m'est une tempête, l'eau m'est un tsunami, l'orage m'est une foudre, la flamme m'est un incendie, le nuage m'est un brouillard, l'amour m'est une fin, la vie m'est un mélange chaotique de toutes ces choses. 

Je ne sais pas qui je suis et pourquoi je le suis, je ne sais pas où je suis et encore moins pourquoi j'y suis. Je ne sais pas non plus où je dois aller, ni pourquoi je dois y aller. Je ne sais pas ce qu'est la vie, mais je dois la vivre. Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que peu importe qui je suis, je ne suis pas ce que je devrais être. Je devrais être heureuse, je devrais me sentir en sécurité, je devrais avoir confiance en l'avenir et savoir où aller. Je ne devrais pas me sentir si seule, je ne devrais pas me haïr, je ne devrais pas avoir peur. Je passe à côté de tellement de choses, de tellement d'occasions... Je rate des larmes, des sourires, des projets, des envies ; je rate l'amour. Je rate ma vie elle même. Paralysée, tétanisée, horrifiée, pétrifiée. Voilà ce qui me définie en réalité. Mon reflet dans le miroir m'effraie, je n'arrive pas à l'accepter. Oui, ce poison qui est en moi y est ancré ; je m'éreinte le plus fort possible pour en venir à bout mais je suis fatiguée... Je n'y arrive pas, pourtant je désire tant y parvenir. La lutte avec moi même m'épuise, et je n'ai personne sur qui me reposer qui saurait tout cela de moi. Si ma seule solution est l'exil, sans doute devrais-je m'y résoudre. Je ne suis pas prête pour l'existence. Peut-être le serai-je dans ma prochaine vie si j'en ai une. J'ai honte, j'ai mal, j'en pleure, j'en crève. J'ai peur de la vie et de la mort, j'ai peur du jour et de la nuit, j'ai peur de l'amour et de la haine, j'ai peur des autres...

Et j'ai peur de moi.

  • "Tous ces dépassements que j’attendais de moi
    Est-ce vraiment pour moi que je voulais y croire ?
    Je me regarde et c’est une autre que je vois
    J’ai peur de l’étrangère' qui est dans mon miroir
    J’ai peur d’être étrangère à mes propres espoirs"

    · Il y a environ 10 ans ·
    Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

    Frédéric Clément

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