Peur du noir
morgan-kepler
J'ai tout ce qu'il me faut
sous les draps bien au chaud
Il ne manquerait que toi
Il ne manquerait que ça.
Je suis seul dans ma chambre
Il ne fait pas froid mais je tremble
Ai-je bien fermé la fenêtre ?
J'ai de la fièvre, peut-être
J'ai regardé sous le lit
Je regarde chaque nuit
Je sais qu'il n'y a rien
Il n'y a rien
Rien à part mon chagrin
J'attends que tu montes me dire "bonne nuit"
Que tu chuchotes, que tu souris
Que tu redresses mon oreiller
Que je te sente à mes côtés
Branche-moi la veilleuse bleue
Celle qui me rappelle tes yeux
J'ai besoin de penser à toi
Sinon tu sais je ne dors pas
N'éteint pas la lumière
Laisse le couloir grand ouvert
Tiens-moi la main
Je ne me sens pas très bien
Ne tire pas les rideaux
Apporte-moi un verre d'eau
Reste encore un peu
Tu vois déjà, je me sens mieux.
Je ne veux pas fermer les yeux
Passe ta main dans mes cheveux
Ils sont bientôt aussi long que les tiens
On se ressemble, je le sais bien
Chante-moi une chanson
Celle que nous récitions
Quand on était heureux
Quand je n'étais pas si vieux.
Je ne suis plus un enfant
J'ai grandi maintenant
De mon enfance je n'ai pas fais le deuil
J'ai peur de tout quand je suis seul
Ne me laisse pas ce soir !
J'entends des bruits, j'entends des voix..
Tu sais le monstre du placard ?
Je crois qu'il est dans mon miroir.
Si je ne mange plus c'est pour ne pas tomber du lit
Quand les monstres se réveillent et m'attaquent à minuit.
Si je ne rêve pas c'est qu'ici ou ailleurs
J'ai toujours mal, j'ai toujours peur.
Raconte-moi une histoire
Dans laquelle je n'ai pas peur du noir
Là où il fait toujours chaud
Là où on peut voir des oiseaux
Où le roi aime la reine
Et où la reine aime le roi
Où on ne fait pas semblant
Où on ne ment pas aux enfants.
Borde-moi avant de partir
Sans ton baiser je ne peux pas dormir
Dis-moi encore que tu m'aimes
Que ton amour reste le même.
On m'observe je sens des regards
Quand dans mon lit, suffoquant, je m'égare
J'entends des rires, on se moque de moi
Je préfèrerais quand à l'école on me montrait du doigt.
Parle-moi doucement
Enlace-moi tendrement
Je profite de ta présence
Comble le vide de mes souffrances
Je ne suis pas si sage
Aère-moi je suis en nage
J'ai des frissons dans le cou
J'ai des douleurs au genou
Même si j'ai grandi j'ai pas oublié
Ses griffes, ses dents accèrées
Et le souffle et l'odeur
Et le vide et la peur.
Mais reviens, s'il te plait, je ne t'en veux pas
Tu étais si loin, tu ne le savais pas
J'ai grandi sans armes, j'ai grandi sans vous
Sans parent pour me protèger du loup
Reviens je t'en prie
J'ai besoin de toi dans ma vie
Quand tu me parles de moi
Dis-moi ce que je ne sais pas
Que mon frère reviendra
Pour jouer avec moi
Même si je ne le connais pas
Je sais bien qu'on s'entendra
Je le sens encore contre moi
J'entends son coeur qui se bat
Maman dis-moi où est papa ?
Et qui est cet homme avec toi ?
Si je ne pleure plus c'est que j'ai tant pleuré
En silence, dans mon coin, sans jamais rien montrer
Un sourire en façade, une jolie mascarade
Une pierre qui s'écroule à la première bousculade.
Comment dormir ? il est tard
Je saigne un peu sur ma guitare
La musique est mon amie
La poésie ma compagnie
Il n'y a personne et j'ai si froid
Petit Poucet seul dans les bois
La nuit trop souvent je me perds
La nuit trop souvent je me perds
La nuit je crois à la lumière.
Merci beaucoup :)
· Il y a plus de 11 ans ·morgan-kepler
j'adore c'est sensible, bien ecrit, bien rythme vraiment bravo
· Il y a plus de 11 ans ·christinej