Peut-être que vous m'en puniriez . Le journal de Dom Scriblerus

Mardi 15 juillet 2014

Dix-huit heures 35

   . Vous souhaitez de mes nouvelles ? Je rigole je sais bien que vous en avez et légitimement rien à faire. Mais je vais bien. Certes examens complémentaires et médicaments. Mais dites vous connaissez une voiture qui roule encore relativement bien, sortie des chaînes en 1944 ?

    Il y a des bouquins, des blogs, sans doute qui racontent l'histoire d'une maladie douloureuse écrite par le patient, mais connaissez-vous la chronique ou le roman des délabrements du dernier âge.

   Je m'y essaierai.

   Voulez vous que je vous dise " Le Lac " de Lamartine ?.

   Comment finirai-je ? comme Paul Léautaud, petit chapeau, bésicles, pardessus crasseux entouré de ses chats et soulevant constamment les jupes de ses maîtresses ? Comme Paul Morand, petit gros grassouillet ? Comme Louis-Ferdinand, reclus, subissant les outrages dans un vieux pull troué ? comme Albert Cohen souffreteux et impotent ?

   ... Dans un fauteuil roulant ? dans une maison de retraite humilié constamment par une personnel maltraitant qui m'essuiera la bave découlant de mes lèvres après avoir violé ma bouche pour me faire entrer de force la cuiller de bouillie ?

   Mais ces garces je les énerverai à leur en faire perdre la tête, leur sifflant mes poèmes obsessionnels dans un ricanement diabolique, en leur pinçant les fesses ; " Si je vous le disais pourtant, que je vous aime, qui sait, brune aux yeux bleus ce que vous en diriez ? Peut-être brune aux yeux bleus que vous m'en puniriez. "

   Elles rageraient ces folles.

    Mais à vous je vous chuchote ; " Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême, De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds . "

                                                  µ