pffff c'est long de s'ennuyer
oserlesmots
A force d'ennui, il arrive de se perdre la nuit. Des étoiles en pagaille qu'on nous a dit...pas de chance, ce n'est pas pour ce soir. Il fait nuit noire. Que des frissons pour tenir compagnie et tous les fantômes qui nous rattrapent sur le chemin. Que c'est long de s'ennuyer. Paraît que c'est la moelle pour inventer, pour activer sa machine à rêver et pour être doué au jeu de l'imagination. Sauf que tout ce qu'on retient de cette promenade nocturne, c'est qu'il manquait de lumière.
Le jour s'est levé, fait moche, fait pas beau. Envie de rester couché mais non, faut se réveiller et sa journée la commencer. Ni de la déprime ni de la tristesse, rien que de l'ennui qui nous poursuit. Tient une ampoule qui s'allume, peut-être bien que c'est de vie qu'on s'est trompé. Possible que dans son reflet, on ne voit que l'ombre de ce rêve qu'on a piétiné et finit par oublier à force d'en avoir porté le deuil.
Lassitude des jours qui se succèdent où de plus en plus, il manque la sève. On se penche pour ramasser quelques pommes juteuses. Partout notre regard cherche, pas un seul fruit. Tout a été mangé. Mais il est où le paradis ? Rien qu'une et tout ira bien. Envie de la croquer, sentir le sucre en soi se diluer et secouer nos neurones engourdis par l'ennui. Apporter de la fantaisie, déranger ce qui est trop bien à sa place, mettre n'importe comment les petite cases. Mettre le bazar dans tout ça. Ouvrir les fenêtres et respirer à plein poumons. Oui bon, il y a la pollution mais c'est pas une raison pour rester calfeutrer dans sa maison. Notre esprit autant que notre corps a besoin de respiration. Faut pas laisser l'ennui prendre toute la place au point de rester sans énergie.
Envie d'un souffle de folie, de bulles de savon un peu partout à profusion. Redevenir l'enfant qu'on a oublier sur un banc pour faire genre on est grand. Recommencer à courir après son cerf-volant, à sauter jusqu'au ciel au jeu de marelle...se rappeler que lorsqu'on s'ennuyait on inventait des histoires. Des jolies des gaies, pas celles du flash info qui dit combien le monde va mal, combien être grand c'est pas si bien finalement.
On redoute l'ennui, on sait pas quoi faire...et si simplement déjà on prenait le temps d'apprécier l'instant. Celui où on rassemble ses idées, celui où on ferait le point sur ce qu'on veut vraiment plutôt que perdre son temps à dire qu'on le perd justement. Dans l'ennui, peut-être qu'il y a matière à se poser des questions, à monter dans sa machine à imagination et tenter de faire de son monde, un où on a envie de grandir...d'avancer...et de rester.