Physique quantique et vie

Frédéric Wyczisk

                                               Le 25 avril 2010

Physique quantique, action, interaction ,rapport, mesure, relation et vie

Est ce un hasard si la plupart de ceux qui ont été à l’origine de la physique quantique se sont intéressés à ce qu’était la vie (« Qu’est ce que la vie ? » Schrodinger par exemple, voir aussi l’analogie que faisait Boltzmann entre les changements de paradigmes en physique théorique et l’adaptation Darwinienne du monde du vivant). En effet la physique quantique est au départ une mécanique donc une théorie du mouvement des objets et la première façon de définir la vie est de dire que c’est quelque chose qui bouge, qui agit, qui interagit.

En mécanique classique on connaît le principe d’action – réaction et le principe de moindre action.

En physique quantique la constante de Planck (quantum élémentaire h, hilfe grosse)  a la dimension d’une action (produit d’une masse par une vitesse par une distance). Cette notion d’action, on pourrait dire d’interaction, joue un rôle fondamentale en physique (voir par exemple le principe de moindre action qu’ont utilisé De Broglie ou Feymann pour les fondements de la théorie quantique).

En physique quantique il y a impossibilité de séparer la propriété d’un objet (une particule) des conditions expérimentales de vérification de cette propriété. L’interaction entre l’objet et l’appareil de mesure est incontrôlable d’où l’indéterminisme et la description probabiliste. Les propriétés des objets sont décrits non plus de façon individuelle mais contextuelle.

La physique repose sur des mesures physiques qui mettent en relation 2 grandeurs l’une étant prise comme référence, comme unité par convention. A partir de cette relation, de ce rapport on tire des nombres « réels » qui permettent d’établir des lois physiques qui sont des relations mathématiques faisant intervenir plusieurs grandeurs. Il se pourrait bien que ces nombres « réels » soient notre seul accès à la « réalité » de notre monde.

Donc toute la physique est relationnelle et ne renseigne en aucune façon sur la véritable nature absolue des objets ou ontologie des choses.

Evidemment on fait comme si la physique expliquait les phénomènes alors qu’elle ne décrit que des régularités (causalité et déterminisme) et permet de faire des prédictions mais c’est déjà beaucoup parce que ça marche et c’est reproductible.

On voit donc le rapport subtil qui existe entre physique quantique, action, interaction et le concept de vie. J’ai toujours eu envie de poser la question au biologiste : Vous qui étudiez la vie , comment pouvez vous définir le concept de vie ?

Qu’est ce que la vie, elle ne se définit pas de façon individuelle mais dans les rapports, l’interaction, le frottement  des choses et des êtres entre eux et avec leur environnement.

Toujours dans le même ordre d’idée, Francisco Varela (biologiste, neurologue et philosophe Chilien) a forgé le concept d’énaction dans les sciences cognitives, on pourrait presque dire d’en action, il s’agit d’en finir avec la définition simple sujet et objet séparés et de caractériser, positiver ce qui se passe dans l’interaction entre le sujet et l’objet.

Egalement les nouvelles descriptions de fonctionnement du cerveau (IRMN) montrent que précisément le cerveau ne fonctionne pas mais interagit avec son environnement (voir aussi en biologie le concept d’autopoïèse)

La relation, l’interaction est donc le propre de la physique mais aussi de la vie.

En chimie il ne se passe quelque chose que si il y a liaison (interaction) chimique entre atomes ou molécules, les gaz rares sont des atomes inertes c’est à dire sans liaison, sans vie.

Le Darwinisme nous montre que le métissage et le hasard permet la création, la procréation de la nouveauté génétique et assure une adaptabilité à un environnement toujours changeant.

Albert Jacquard dit que c’est le hasard de la rencontre entre gamètes qui créé la nouveauté de la vie, sans le hasard pas de vie, pas de nouveauté pas d’adaptation.

Il y a donc de fortes analogies entre la physique quantique, interactionnelle, contextuelle et  probabiliste, et la vie qui est hasard et interaction.

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