Piégé dans la nuit

A.E Ferrets

Quand la nuit tombe, tout se transforme.

    

Il marche, solitaire, dans cet immense paradis verdoyant, vide de toute vie, comme lui. Ses yeux fixent le sol, la tête plongée dans ses pensées. Seul le son sourd de son souffle chuchote dans l'air. Son pas est lent et dénué de toute motivation. Ses pieds écrasent les petits brins d'herbe lourdement, comme s'il voulait écraser sa peine. Une seule envie le guide : partir, fuir, ne plus penser.

Soudain, un bruit déchire le silence et l'écarte brutalement de ses pensées. En relevant la tête, il s'aperçoit que les ténèbres ont déjà commencé à l'engloutir. Son souffle s'accélère et les battements de son cœur retentissent plus fort. Courts et réguliers, comme le tic-tac oppressant d'une horloge.

Il tente de revenir sur ses pas. Impossible. Le tapis de néant a déjà tout recouvert. Seule la fumée froide qui émane de sa bouche se reflète dans la nuit, unique souffle de vie dans cette vaste étendue de noir. Le ciel, trop couvert par les nuages, ne lui laisse plus voir le nord.

Il est perdu, au milieu de nulle part, sans repère. Effrayé comme une bête sauvage dans un endroit inconnu.

Puis soudain, un signe, une lueur qui s'approche de lui. Une main chaude et familière qui se tend, une âme rassurante qui lui murmure doucement « Allez viens, rentrons à la maison mon amour. »



A.E Ferrets
24 septembre 2012


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