Pigalle la nuit

Anne Claire Ruel

Les Abbesses assoupies, Pigalle surgit la nuit.

Les Abbesses assoupies, Pigalle surgit la nuit
Des mots jetés sur les toiles, une bouteille à la mer
Une chanson accroche-cœur sans en avoir l'air
La blancheur transpercée des petits tableaux
Les coups furtifs rouges vifs d'un sombre revolver
Smith&Wesson griffures lacérées à coups de pinceaux
Comme des éclairs colorés à même la peau

Pigalle, sacré, enfer et paradis
Et nous simples mortels, arrimés à cette colline
Nous dévalons, nous gravissons péniblement sa cime
Les yeux rivés vers les anges à scruter les étoiles
Ces petits talismans perçant qui lentement se dévoilent
Quand nos rues pavées de bonnes intentions
Sont faiblement éclairées aux fluorescents néons.

Et puis ce « Cœur sacré», ancre-écrin de nos émois enfouis
De Pigalle à Ganagobie, de La Paz à Paris
Immaculé « Sacré-Cœur » et virginale Bolivie

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