Plaisir bleu.
shady
J'ai besoin de changer le monde, c'est ce qu'elle m'a dit. J'en ai besoin pour survivre.
Mais je ne suis pas sure d'y arriver seule.
Si je dois changer le monde, alors prends soin de moi. Car la déception ne fait pas de quartier.
Marche avec moi, elle m'a demandé. Et tu devras être meilleur que moi.
Mais j'ai tout raté. Tu dois être malade pour tuer. Complètement fou.
Allons marcher. Il n'y a plus grand monde ici de toute façon. La lune nous regarde. Allons parler. Un peu.
J'ai une boule dans l'estomac.
La peur au ventre, l'arme à l'œil. Réponds-moi, je t'en supplie. Mon âme en a besoin. Tout me laisse vide depuis que tu ne parles plus.
Ne pars pas.
Ne pars pas.
Ne pars pas.
S'il te plaît.
Ne me laisse pas seul.
Brise mon cœur, que je ne souffre plus.
Mens-moi. Fais-moi l'amour. Susurre-moi la vie au bout de tes lèvres. Achève-moi.
Juste encore une fois.
Tu es un choc. Une tempête dans un verre d'eau. Une balle dans la tête de JFK. Un gagnant du lotto cardiaque.
Peur.
Désolation.
Dégoût.
Un caillou dans le désert. Un obus dans le canon. Le dernier argument des rois.
Ne me laisse pas couler.
Ça vaut le coup.
Juste pour ton sourire bleu.
Et tes yeux fermés.
Un peu de vérité. Un peu de mensonge. Beaucoup de romances et un petit trait de rouge à lèvre bleu. C'était tout toi. Un petit trait de folie dans un monde de brute, un petit coup d'eau dans une cuillère à meth. Un petit trip à en perdre ses dents. Tu te foutais d'être dans le faux ou dans le vrai. Tu te foutais des homos, des pandas qui ne veulent pas baiser et des poissons qui se noient. Tu vivais simplement, de cigarette bleutée après cigarette consumée au coin de son sourire blanc, tu vivais la vraie vie, celle qu'on voit dans les clips et qui nous fait culpabiliser sur la nôtre. Mais elle se battait contre plus fort qu'elle. On n'abat pas la réalité avec des idéaux. Et je pouvais rien n'y faire. Les gens sont des animaux, enfermés dans des prisons en béton et en argent. Mais elle espérait. Elle vivait pour le plaisir. Quand elle prenait son pied, elle n'avait peur de rien, de personne, même pas d'elle-même. Mais d'un coup, elle a changé. La désillusion. Peut-être, elle ne m'a jamais dit. Elle ne dormait plus, elle était devenue froide. Elle ne disait plus rien. Quelque chose était mort en elle. Elle se léchait les lèvres quand ça n'allait pas. Et malgré tout ce qu'elle est, elle avait la langue toute bleue. Bleue comme la nuit.
Un bout de métal contre sa tempe. Une gâchette sous son index. Des cernes sous ses yeux fermés. Du khôl bleu nuit sur ses paupières. Du mascara sur ses cils et sur ses joues, des larmes.
Une pression.
Une percussion.
Une explosion.
Une accélération.
Un déplacement.
Une brûlure.
Un impact.
Un trou.
Le temps s'est arrêté à ce moment là.
Ne m'abandonne pas.
Reviens.
Prends un parapluie.
Car il pleut dans mon cœur.
C'est une tempête.
Il pleut.
Il n'est utile que là où tu es maintenant.
Et tu es partie. Sang.