Plume de sang
marishla
Condamnée à admettre la désillusion
J’ai peint une liste, en portrait moribond,
Aux bras décharnés qui ignorent les câlins
Son âme perdue pour moi, meurt dans le dessin.
Hommes et femmes, indolente caravane
Proches par le sang, séducteurs ou courtisanes
Les yeux menteurs, et les mots doux enrubannés
Attitudes fourbes, faveurs d’arrière-pensées
Tiennent la main, sans se connaitre en une ronde,
Des autres de ma vie, glissants pâles sur l’onde
D’une noire conspiration. Tant de saisons
A tenter d’apprivoiser leurs cœurs ! Liaisons
Naturelles, originelles, fatales ou risquées
Ont bâti mes émois sur des faces masquées,
J’ai cru leur imposture, ainsi mon malheur
Tient d’une solitude engluée de torpeur.
Mes actes ayant été piétinés sur l’autel
Du sacrifice, et l’indifférence du ciel,
Dans l’hiver ambiant d’une léthargie commune,
Ayant aussi prouvé ses limites, la lune
Seule peut me comprendre, me voir et m’aimer !
C’est l’unique alternative à la mort programmée,
Ce monde en lequel j’espérais, fait d’utopies,
Est définitivement, réduit en charpie !
Ce décembre de toutes les révélations
Directes ou sournoises et tristes constatations,
A sonné le glas, la fin de mon univers,
Les Mayas, en cela, n’étaient point des faussaires.
Sur mon papier à l’encre cramoisie, je signe
Que mon corps accroché à mon ancre marine,
Ne souffrira plus la violence de l’absence
Ou à contrario les excès d’une présence.