Plusminus

franekbalboa

Essai d'autocritique

Aujourd'hui adulte, je n'en ai que l'âge. Je suis une sorte d'enfant pas très sage. Rieur, blagueur, parfois même séduisant, mais ce trait n'existe que trop rarement. Comblé par mon travail, caché derrière la blouse, prendre soin des gens, voilà ce qui m'attirait, gamin, et maintenant que j'y suis j'en suis satisfait, j'en suis d'autant plus content que j'ai peu travaillé, en tous cas en terme scolaire, je n'avais pas la fibre... 

Avant d'en arriver là j'ai vécu bien des choses, des belles et des tristes une infinité d'émotions. 

J'ai aimé, j'ai détesté, aujourd'hui je voudrais m'excuser. 

Auprès de qui me demanderez-vous ? 

La réponse est évidente. La personne avec qui j'ai passé le plus de temps. 

Moi-même. 

Ce texte peut sembler quelque peu schizophrène, mais je me le dois, je n'ai pas été tendre. 

À l'époque où je n'étais encore qu'un minus, j'ai laissé les gens me marcher dessus. J'ai souri quand ils m'insultaient, chaque fois un peu plus, chaque mot rendait mon âme plus friable. Chaque faux semblant dont je m'abreuvais emportait l'image que j'avais de moi, et cette image était abîmée, écorchée vive malgré moi. 

Malgré... Peut-être étais-je d'accord. Ces mots, ces insultes, ces coups, ces désillusions, jugé sur le physique, insulté, brimé... J'ai fini par croire que je le méritais. De minus j'étais passé à minus-minus. Moins que rien, alors que j'étais bien plus. Plus ou moins d'ailleurs selon les circonstances, je faisais mine de sourire, jolies apparences... Quand je revois les noms de ceux qui m'ont blessé, je leur en veux, mais pire encore à moi aussi, de n'avoir rien fait... 

J'ai pris une route, celle délicate, celle de l'autodestruction... Petit à petit, la douleur n'existe plus... Ou alors elle est si présente qu'on ne la ressent plus. Et vient la pensée particulièrement infâme, la logique funeste d'un esprit brisé... Celle qui vient à se dire que si les autres le font, c'est de notre faute, c'est qu'on le mérite, et pire encore, qu'on doit d'autant plus se le faire subir. 

Je m'en suis fait des douleurs, j'en ai créé de la peine. Puis est venu le jour où je me suis aperçu que je ne méritais pas ça. Comment, pourquoi ce jour là ? Un déclic étonnant, je l'entends encore raisonner, ce petit clac qui m'a dit d'arrêter. Celui qui m'a donné la foi d'être ce que je suis, pas minus, juste plus et peut-être plus encore aussi. J'ai commencé à croire en moi, à rire de moi, sans m'en moquer, à faire de mes faiblesses de grosses qualités, le travail n'est pas fini, d'autant qu'on peut vite replonger... Surtout quand on est seul face à nos pires démons. 

Alors pardonne moi, toi qui me supporte chaque instant, pardonne toi moi qui parfois a une dent trop dure. N'oublie pas de faire de l'indulgence une de tes évidences. 

Ménagez-vous, croyez en vous. Ne vous empêchez pas de tenter, de tomber, de vous relever, ne vous faites pas souffrir. La seule personne qui vous accompagnera toute votre vie, c'est vous-même. 

Alors devenez plus, ne soyez pas minus, ne vous croyez pas plus minus que minus, et si les temps sont durs, trouvez une parade... Les minus sont ceux qui vous font mal. S'ils cherchent à vous faire tomber, c'est parce que vous êtes au dessus d'eux. 

Signaler ce texte