Poème populiste

saharienne

Je m'autorise; 
Exploratrice d'abimes, 
A plonger dans des mélancolies, 
Des torpeurs sublimes : 
(Qui ne sont pas les miennes). 
A mourir le temps d'une page. 
Et a en rire après. 
Mensonges indiscrets. 
Oralité : Quoi !!?? 
Langue écrite : Hum... 
Les deux, à l'évidence, se mélangent mal. 
Et moi pauvre conne, 
Prétendant écrire comme je pense, 
Et comme je parle : 
Je perdais ma ponctuation, 
Mes mots, mes idées, mon flux d'idée. 
Que je ne savais pas si je devais 
Ou les craindre, ou les exprimer, ou les dire, 
Simplement. 

Dans mon esprit : aucune métaphore. 
Tout y est dit très clairement. 
On n'a aucune envie de faire "joli" avec sois même. 
Alors pourquoi, pour les vôtres, d'esprits, 
Devrais je avoir l'hypocrisie 
De vous croire ou plus sage, ou plus intelligent, 
Faire un "je ne vous hais point" d'un : 
-Je t'aime. 

-Je t'aime. 
Et tout est dit. Deux mots, trois, tout au plus ! 
Pourquoi faudrait il faire plus ? 
Pourquoi voudrais je déguiser un énoncé si simple ? 
Pour faire plus long ? Pour faire "artiiiiiiste" ? 
... Qui pourrait m'interdire les sentiments sous prétexte 
Qu'ils ne sont pas bons, simples, à figurer dans des textes ? 
Il y a de la beauté, dans la littérature, dans les mots 
Élégants. 
Je ne nie pas les charmes d'une phrase bien tournée, 
D'une rime inattendue et recherchée. Mais. 
Dans toutes vos turpitudes 
(Voyez, je sais votre vocabulaire mort) 
Dans toutes vos palabres 
(Que dis je, je pourrais aisément en faire un point fort) 
Vos esprits qui se poétiiiiiiiiissent, 
Dans leurs envols ma-jes-tueux, 
Ne poêtissent qu'aux mouches et aux pigeons, 
Et prennent, amoureusement, tendrement, ar-tisti-que-ment, 
Le peuple pour un unique cons. 

Et s'il ne faut pas, pour toucher beaucoup d'entre eux, 
Descendre son art 
(Geste de coup de fusil) 
A des banalités tragiques, on peut, 
Sans peur de médiocrité, 
Jouer des armes dont tout le monde est doté. 

Et si vous voulez, poètes en tout genre 
Avoir l'exclusivité d'un verbe paralytique 
Ne vous plaignez pas, ensuite 
Que la poésie ne plaise plus au grand public. 
Et que commence alors la réaction en chaine 
De l'indifférence, du mépris, et de la haine. 

Sans tomber dans le journalisme il y a, je crois 
De la délicatesse 
A savoir dire ces choses là. 
Sans tomber dans le populisme il y a, je crois 
De la noblesse 
A savoir utiliser ces simplicités là : 

-Va, je ne te hais point.. 
Moi aussi tu sais je... 

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