La passion de deux entités. La passion de deux entêtés. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé.
Quel est donc ce tiraillement. Cette pensée, fugace et taquine. Pourquoi a t-il si mauvaise mine. Pourquoi est-elle face à la vitrine.
Arrête de te poser des questions. Arrête donc. Tu m'énerves. Ce n'est pas la peine de s'énerver. Pourquoi la colère se préserve ?
Tais-toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Avec toi, tout n'est qu'ego. Pourtant l'amour propre et la dignité semblent mortes sous les flots.
Cesse donc de ramener tout à ta personne. Cesse ces effusions. Enivrantes. Ne l'oublie pas. Doux prétextes sans concessions.
Ne te permets pas de prendre une place qui ne t'es pas destiné.
Le seul trône qui orne les pensées, est ce sol à moitié goudronné.
Tes rimes sont pauvres, fades, et plates ce soir. Peut-être sont-elles apeurées face au noir.
Où sont passés tes traits d'humours ? Où sont passés nos rires. Ils sont là. Autour. Ne vois-tu pas ces éclats poisseux ? Souvenirs.
Finalement, nous nous connaissons (depuis) si peu. Qu'importe. Tu connais pourtant l'amoureux.
Tu es vraiment un petit idiot. Pauvre nombriliste au coeur trop fait. Elle pousse. Ardente et bêta, la fleur, parfum d'aigreur trop frais.
Tu ne m'écoutes pas. Tu ne m'écoutes jamais. Qui sait ce que l'on peut entendre, entité.
Te voilà de nouveau enfermé. Tu fuis, comme toujours. Ne pars pas. La fuite contre toi est impossible, amour.
Ne m'appelle pas comme cela !
Marque vive. Marque agressive. Marque captive.
Tu en as eu assez ?
Tu sais bien que non.
Ne m'approches plus. Tes mains n'ont aucun droit. Et les tiennes ? Pourquoi doivent-elles être de soies ?
Compliments, boniments, tu dis n'importe quoi. Coi, oui devant la chevelure, mûre sous mes doigts.
Et mes ongles, enfoncés dans ton poignet pervers. Ce n'est rien, douleur plus intense que joie d'y hier.
Nous le savons, tout les deux, petite chose masochiste ! Les effluves du charme, c'est un tour d'équilibriste.
Tu imagines tes propres scénarios. Tu imagines tes propres fins. L'imagination est fertile, est-ce si vile ? Se sont ces lèvres qui donnent faim.
Assez. Pourquoi faut-il toujours en revenir à elles. Ersatz d'obsédé ! Elles me font languir, croupir, me rendent fou, désir estropié.
Essaies donc, tu t'en mordras les extrémités. Ne nies pas, tu me trouves méchante. Douce vilenie. Oui, tu peux être outrée. Tendresse d'une vilaine, tendresse aimante.
Le doute et sa perversité sont là. Les écarter, les balayer, d'un revers de bras.
Tu es décidément bien bête, mon Poète. De t'aimer, Muse ? Superbe pirouette.
La passion de deux entités. La passion de deux entêtés. Ce n'est pourtant pas faute, d'avoir aimé.