Poétique de la grotte

tonymila

Dans l'obscurité de la grotte, des ombres s'agitent sur les murs immaculés. Elles semblent être empreintes d'une précieuse légèreté.

Les lueurs nocturnes offrent des visages informes en esquisse sur lesquels des sourires s'installent au gré de l'instant.

Quelques rires émanant de la pièce résonnent et se propagent, contaminant inexorablement tous les êtres présents. D'ici, les bruits d'en haut sont à peine audibles ; lointains, il ne s'en dégage que quelques murmures. Leurs désagréments s'évaporent dans l'air suave du sous sol sans parvenir à se fixer à la raison.

Dans cette forteresse, le soleil ne s'infiltre pas. Il semble trop fébrile face aux épais remparts. Plus de cycle nycthéméral, la nuit s'impose comme seule survivante, offrant ses faveurs aux convives. Ainsi, tout devient possible. Le réel s'évanouit progressivement pour laisser place à un monde enchanté où la volonté est seule décisionnaire.

Le vouloir devient absolu, sans nécessité de détermination ou de persévérance.

Le souhait est aussitôt transformé en action, sans délibération.

C'est comme s'ils avaient toujours été là, reclus, loin du monde. Leurs envies d'avant s'éteignent peu à peu, et de nouveaux espoirs s'immiscent, catalysés par la nébulosité ambiante.

Le silence alterne avec une mélodie qui place tous les corps dans un absolu bien-être. De cet air orgasmique naît cette vitalité qui nourrit les corps et les esprits, leur offrant une possibilité de mouvements infinis.

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