Pointeuse de l'amour mécanique

Son regard abusé se pose sur la course folle des aiguilles de sa montre fatiguée, une minute ou deux...encore!
Plus rien ne la sépare des instincts espérés, à part cette minute qui la prive encore..
Elle ne vit plus que pour le retrouver, lui et son corps mais la trotteuse est nonchalante, encore..enfin?
Elle souffle sur le temps imaginant que se joue son destin..Sa démarche est pourtant tremblante
M'attendra-t-il?Il murmure au loin mais ce n'est qu'un gamin
Elle passe sur ses cheveux une main inquiète, silence d'une souffrance muette
Ses attentes sont automatiques, elle l'ouvrière, fabrique des je t'aime comme on façonne le vers
Epatante que rien n'étonne, elle croit que le cristal sublime le fer, qu'aujourd'hui sera encore plus fort qu'hier
Les secondes s'égrainent, la passion s'oublie aux sarcasmes d'une habitude qu'elle rêve éternelle.
Il l'attend patiemment, guettant son retard, ce répère blafard d'une liberté sacrifiée. Elle est à lui, hier et aujourd'hui, il l'a conquise, son exquise, elle est à lui, de gré ou d'ennui surement pour la vie.
Hé! Pauvre suppliciée!!!!

La minute est passée. Elle court et chevauche les nuages, dans une danse de son âge. Ne perdant pas une seconde de ses étreintes moribondes, romantiques futiles, elle n'est plus que son ombre docile, se murant dans son pas, prisonnière des sans aléas.
18heures, scène de retrouvailles, agonisantes de grisaille. Son étoile défardée n'est qu'une fatalité atypique, elle n'est plus qu'un rendez vous qu'elle ne saurait manqué. Elle a enfilé sa tenue d' éprise comme un bleu de travail, elle rêve à la constance de la pointeuse de l'amour mécanique, où succombe toute surprise, ou le dejà connu est le phare ou que l'on aille.Elle se retourne et dans son regard sans éclat, sans importance, elle cherche les effluves d'une ex mélodie, puis s'engouffre dans l'avenue du Général Pathos Pathétique, sachant que demain elle suivra l'immuable rythmique.C'est ca un reve qu'on excausse?