Pompier story (9)

aile68

Emma dit en bégayant un peu:

"Je, je comprends tout, tout à fait ton hésitation et tes doutes et je pense que les autres seront d'accord avec moi.

(Les autres acquiescent avec véhémence)

Moi-même je suis jeune, je n'ai que vingt-trois ans (tiens je croyais que j'étais la plus jeune, mais peu importe...), je n'ai pas de situation, mon compagnon et moi ne sommes pas mariés, s'il lui arrive quelque chose, je, je ne sais pas ce que je deviendrai, sa famille ne m'apprécie pas beaucoup. Je n'ai pas d'enfants, ce n'est pas d'actualité, peut-être dans deux ou trois ans, je, je ne sais pas."

Je suis désolée pour cette jeune femme, moi j'ai au moins la chance d'être acceptée par ma belle-famille. S'il arrive quelque chose à Fabien... Je n'ose pas demander à Emma si elle a une famille, je l'espère... Sinon j'imagine dans quelle solitude elle doit se trouver les jours de grands incendies avec en plus la peur qu'elle doit avoir jusqu'au retour de son compagnon. La vie est injuste. Comme personne ne sait quoi dire après l'intervention d'Emma, je me sens obligée de prendre la parole en la remerciant de la confiance qu'elle nous accorde en nous faisant part de sa situation quelque peu inconfortable. Les autres la remercient également, elles semblent toutes sincères. Que dire après cela? Je demande si quelqu'un veut ajouter quelque chose. Marie-Laure me regarde, elle veut bien parler:

"Je vous félicite Marion de nous donner la possibilité de parler de choses difficiles dans un cadre convivial. Nous ne sommes pas très nombreuses aujourd'hui mais je vous assure que je parlerai chaleureusement de votre association à mes amies. Je n'en ai pas beaucoup mais elles sont de qualité, et vous pouvez compter sur ma discrétion sur ce qui a été dit aujourd'hui".

Les autres apprécient son intervention et promettent la même chose. Leur réaction me met du baume au coeur. J'ignorais que se rassembler ferait autant de bien aux unes et aux autres. Je crois qu'en nous séparant chacune de nous portait en elle la joie d'avoir passé non seulement un bon après-midi mais en plus, nos réunions ont une utilité publique et ça c'est édifiant.

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