Pour que vive demain

catherine-rima

« Qu'il se lève ou qu'il se taise à jamais », c'est en entendant ces mots pour la première fois que j'ai senti ce qu'était l'engagement. C'était à un mariage, oui, une cérémonie religieuse, certes, mais ces termes viendront bientôt marteler un autre catéchisme, révolutionnaire celui-ci.

A cinq ou six ans j'avais alors cherché le regard de ma grand mère dont je tenais la main à la messe, je crois que dès lors je percevais l'importance de faire lumière sur les incohérences, les injustices, les malhonnêtetés dont on était le témoin, et comprenais surtout qu'il me serait absolument impossible de me taire un seul instant si la situation justifiait, un jour, que je m'insurge.

Il n'y avait alors pas de réponse dans le regard de ma grand-mère.


Aujourd'hui je ne cherche plus dans le regard de quiconque la justification de mon engagement sachant que si je ne me lève pas avec les autres en ce jour de décembre je ne pourrais plus jamais rien changer. Cela fait plusieurs mois maintenant que nous préparons ce dernier coup de force, si nous réussissons nous sauverons les valeurs qui ont guidé notre soulèvement et pourrons installer un gouvernement pérenne, si nous échouons notre effort aura marqué la dernière possibilité de sortir de cette crise sans précédent.




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