Pourquoi la guerre ?

meinuo

La petite Charlie parcourt la maison à la recherche d'une réponse à sa question : « Pourquoi la guerre ? » Différents points de vue de la part d'adultes et celui d'une enfant sur la situation.

1947


La petite Charlie court dans la maison comme une folle, un livre à la main. Une question brûle sa langue de curieuse et son cerveau réfléchit à toute allure. Elle veut une réponse à sa question. Elle veut la vérité, elle veut savoir. Tout savoir, du haut de ses six ans.

Elle arrive enfin dans le salon et trouve là sa maman, accoudée à la grande table en chêne avec un magazine entre ses mains si douces. Charlie s'approche doucement, et tape sur l'épaule de sa maman. Des boucles blondes volent jusqu'à ce que des yeux verts si bienveillants se posent sur la petite fille. Sa maman pose alors le magazine sur la table et demande de sa voie mielleuse :

« Qu'y-a-t-il ma poussinette ? »

Charlie se racle la gorge. Elle ne sait pas comment demander ; elle a beau être petite, elle n'est pas stupide. Elle est sûre est certaine que le sujet qu'elle veut aborder à fait pleurer un nombre incalculable de personnes. Elle le sent.


« Maman, pourquoi la guerre ? »


Les yeux de sa maman se vide de joie, même si son sourire prétend le contraire. Elle remet ses cheveux derrière son oreille d'un geste nerveux, comme si celui-ci pouvait sauver la situation.


« Pourquoi cette question ma chérie ? » dit-elle en caressant le menton de la sauterelle du pouce.


La fillette en avait ras-le-bol. Ras-le-bol que quand on pose une question à un adulte, il vous réponde par une autre question. Tout ça parce qu'on est petit. Elle, elle est grande, un point c'est tout. Elle, elle veut qu'on réponde à ces questions comme on le ferait avec une grande personne. Car elle n'est pas stupide, non, elle est soi-disant petite.

Exaspérée, elle reprend :

« Sérieusement, maman. Je te pose une question, et tu me réponds avec une autre question ? Je ne suis pas stupide ! Je ne suis pas petite ! Je suis aussi grande que toi dans mon cerveau ! »


La mère ouvre de grands yeux et soupire avant de reprendre :

« La guerre, c'est la victoire d'un pays et la défaite d'un autre. »


Charlie repart sans mot dire, le livre derrière le dos. Elle sort du salon réconfortant pour se diriger vers le jardin. Plein de fleurs, et de légumes, il sent bon et respire la joie. Des insectes tourbillonnent et une abeille s'approche de Charlie qui ne bronche pas. Elle veut une autre réponse. Elle trouve enfin l'homme qu'elle cherchait, son papa. Une fois de plus, elle hésite. Et se lance :


« Papa, pourquoi la guerre ? »


Son papa, remuant la terre sous un soleil de plomb, ne se retourne même pas et marmonne un « Je n'ai pas l'temps ! ». Le petite fille est plus têtue que n'importe qui et insiste, elle tourne autour de son père en répétant inlassablement sa question. La question. Jusqu'à ce que son père lui réponde :


« La guerre, ce sont des gens qui se sacrifient pour la paix. »


La fillette tourne les talons et s'en va en trottinant, son livre toujours à la main. Direction la bibliothèque ! Malgré ses petites jambes, elle eut tôt fait d'y arriver.

Son papy est là, assis sur une chaise à bascule. Il tient un vieux livre poussiéreux sur ses genoux et tourne les pages d'une main tremblotante. Charlie entre son livre toujours à la main, et se plante devant son grand-père. Celui-ci lève les yeux et un sourire étire sa bouche. Il sourit tout le temps comme ça. Il ferme le gros livre et adresse la parole à la fillette :

« Que tiens-tu dans tes mains, jeune fille ? »


Charlie tend son livre à son papy avant d'ajouter :

« Ce sont des photos de grand-frère. Et ses lettres. »


Son grand-père soupire et des larmes perlent aux coins de ses yeux. Charlie, au bord des larmes, pose la fameuse question :

« Papy, pourquoi la guerre ? »


Le grand-père fixe la petite fille avant de répondre :

« Et toi, qu'en penses-tu Charlie ? »


Charlie ne peut plus se retenir. Elle baisse la tête et laisse ses larmes couler.

« Moi, je pense que la guerre est un jeu où tout le monde perd. Ce sont des gens qu'on envoie se faire tuer parce que d'autres ont décidé qu'il fallait y aller. La guerre, c'est la pire des choses. Et la guerre à emporté mon grand-frère. Je déteste la guerre ! »


Les larmes ne s'arrêtent plus et dévalent les joues de Charlie jusqu'à former des cascades. Grand-père pleure aussi maintenant. Il attire Charlie vers lui et la pose sur ses genoux avant de murmurer :

« Brave petite, tu es bien plus intelligente que les grands... ».

  • Très émouvant.
    Juste un petit décalage entre l'âge de Charlie et son vocabulaire, juste "sacrifier" et "dirigeant" que je trouve trop complexe perso.

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Cat

    dreamcatcher

    • Merci :)
      C'est vrai, je m'en rend compte maintenant, j'essaierais d'y remédier :D

      · Il y a plus de 9 ans ·
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      meinuo

    • &merci pour ta note sur Déchirure. :)

      · Il y a plus de 9 ans ·
      Cat

      dreamcatcher

    • PS: j'aime mieux la phrase que tu as mise!

      · Il y a plus de 9 ans ·
      Cat

      dreamcatcher

    • De rien, j'ai bien aimé ce texte, il faut que je poste un commentaire ;)

      Moi aussi je l'aime mieux !

      · Il y a plus de 9 ans ·
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      meinuo

    • Fais-toi plaisir! ;)

      · Il y a plus de 9 ans ·
      Cat

      dreamcatcher

    • :DD

      · Il y a plus de 9 ans ·
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      meinuo

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