Préambul
loulourna
Evolution de mon préambule à mon histoire Juillet...Juillet 1-Préambule à une histoire d’amour
L’aventure humaine a commencé il y a bien longtemps. Pour accéder à son stade d'évolution actuel, les 1400 Gr du cerveau humain ont bénéficiés de 4 milliards d’années d'évolution. Presque 1kg 1/2 de matière grise, comprenant 100 milliards de neurones, reliés entre eux par des synapses et dans lesquels l’imagination de l’homme trouve sa place. Avoir inclus dans l’espace restreint de la boîte crânienne, la notion du temps qui passe et la mort, comme point final n’arrange rien. Dans l’amalgame tortueux, labyrinthique, de l’encéphale, l’agencement, la juxtaposition des événements disparates qui s’y impriment durant les premières années de la vie, provoquera bien avant l’adolescence un échafaudage de peur mystique, de croyances incontrôlées, de convictions bien accrochées, d’espérance irréalistes, de dégoût, de jalousie, de frustrations, de fantasmes, d’agressivité, de cruauté et un impérieux besoin de mysticisme, qui peut prendre n’importe quelle forme, se fixer sur n’importe quoi, n’importe qui ; dieu unique, dieux multiples, gourous, astrologues, magie, idéologies nébuleuses, pile ou face, etc...Bref, l’individu doit trouver son équilibre dans une communauté en déséquilibre et d’instabilité permanente. L’espèce dominante : en l'occurrence l’homme, occupe, peu à peu, toute la planète, la modèle à son propre usage. Les autres formes de vie, considérées comme inférieures sont annihilées ou domestiqués. Rapport de force, sexualité, conflits, domination et soumission ; voilà, en résumé, ce qui nous caractérise. De deux choses l’une : ou l’évolution du cerveau n’est pas terminée ; il lui manque encore quelques cases...ou alors l’homme est une espèce inachevée et le processus n’ira jamais à son terme et terminera, comme beaucoup d’autres essais infructueux dans les poubelles de la création. Depuis l’origine des temps, chaque société génère sa propre psychopathie permettant à sa population qui en accepte les règles de vivre en une relative harmonie. Pour certaines raisons : la plupart du temps :
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économiques, territoriales, religieuses ou idéologiques, parfois les trois à la fois, l’ordre établi est rompu, permettant la naissance d’une psychopathie nouvelle. On donne le nom de révolution populaire à ce chambardement qui n’a rien de populaire. Ce n’est qu’un subterfuge pour une minorité de prendre le pouvoir à ceux qui sont en place. Parfois un concours de circonstance permet à un psychopathe isolé, potentiellement tueur en série, désaxé sexuel, pervers, possesseur d’un certain charisme de prendre la tête d’une clique, d’une secte, d’un parti politique et dans des situations extrêmes, avec l’aide d’autres asociaux et opportunistes, devenir le maître à penser d’une population. Le sacré, le cérémonial et les lois en vigueur sont dévoyés.La consécration quasi religieuse, mystique ou intégriste d’un nouveau dieu, roi ou guide est acceptée par la majorité de la population ; les opposants sont éliminés. Une nouvelle démence dirige les hommes. Ainsi de démence en démence, d’hystérie en hystérie, l’homme se dirige vers...nulle part.
Freud : 1856-1939 Hitler : 1889-1945.
Freud gardait un très mauvais souvenir de Linz et pourtant il n’y avait jamais mis les pieds. Il avait objecté un tas de raisons avant d’accepter l’invitation de son ami. La raison de sa rancœur pour Linz venait de loin et avait pour nom Elsa Schnitzler, une étudiante qu’il avait croisé à Vienne en 1873. Par son refus de le fréquenter, et de quelle façon, elle l’avait humilié. Le souvenir de sa mésaventure était gravé dans ses neurones et avait renforcé une autre humiliation subie à Vienne lorsqu’il avait 13 ans. Il se promenait avec son père qui venait de lui faire un discours sur la démocratie autrichienne lorsqu’un homme le traita de sales juifs et lui intima de descendre du trottoir. Son père avait obtempéré sans rien dire et continué la promenade comme si rien ne c’était passé. Sigmund blessé, n’avait pas pardonné à son père. Bref ! Il s’était juré de ne jamais mettre les pieds à Linz et pourtant le 25 mai 1895 Freud, sur le quai de la gare de linz, donnait l'accolade à son confrère. — Tu tombes bien, tu vas m’aider à neutraliser une épidémie de grippe, claironna-t-il.
— N’importe quoi, me changera les idées, que j’ai plutôt noir en ce moment.
— Tu as une sale gueule, en pleine déprime je suppose ? Toujours dans tes recherches sur l’inconscient ?
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Karl avait pris le bagage de Sigmund. Les deux amis se dirigeaient vers une carriole attelée d’un cheval la tête plongée dans une mangeoire souple.
— Oui, toujours, ça ne va pas très fort, mes recherches sur l’hypnotisme et l'hystérie sont dans l’impasse. Je ne sais pas comment organiser mes recherches.
— Je ne suis pas étonné. Penses-tu vraiment pouvoir effacer les traumatismes du cerveau ? Personnellement je ne pense pas. Si je me prends comme exemple, comme tout le monde, j’ai certains souvenirs de mon enfance et mon adolescence que la société civile réprouve. Je vis avec, je les accepte. Aujourd’hui, je suis marié, j’ai deux beaux enfants et j’aide les gens dans leur détresse. Il faut savoir relativiser.
— Leur détresse ? quelle détresse ? leur santé physique, peut- être, mais leurs angoisses, leur mal de vivre tu l’oublies. C’est là que je pense pouvoir intervenir...par l’hypnose peut-être. Tout le monde ne peut pas gérer ses troubles du psychisme. En les mettant à plat, en les extirpant, je dois pouvoir aider des malades, tout comme toi, mais à un autre niveau.
— Ne prends pas ton cas personnel pour la généralité. Si tu tiens à les traiter de malades, alors nous sommes tous malades. Si tu crois que rendre conscient certains refoulements serait la potion magique qui donnerait au malade un cerveau neuf, tu es aussi fou que le reste de l’humanité. Je pense que tu devrais commencer par te soigner toi-même.
Freud ne répondit pas. C’est l’année suivante qu’il inventa la psychanalyse et il fut son premier patient qui ne guérira évidemment jamais. À quel moment s’est-il rendu compte que notre machine à penser imprimait mais ne désimprimait pas. Le grand succès de Freud n’est pas la psychanalyse elle-même mais que tous bons psychanalystes bardés de diplôme ou pas, devaient avoir un nom à consonance germanique. D’origine juive c’était encore mieux. La cerise sur le gâteau c’est d’avoir un accent autrichien et un divan pour allonger le patient.
Freud tapa sur l’épaule de son ami. Quoi qu’il en soit, je suis content d’être ici avec toi. Je me laisse guider. Quel est le programme ?
—Ce soir Hélène nous a préparé un bon petit plat. Demain tu m’accompagnes dans ma tournée, j’ai pas mal de malades à voir. Freud était content d’avoir quitté Vienne pour quelques jours. C’était un moment de sa vie où rien n’allait. Il sortait d’une dépression et se sentait encore fragile, et puis il attendait de son ami quelques bons conseils qui l’aiderait à se défaire de
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son accoutumance à la cocaïne. En ce temps-là, entre 1860 et 1900, beaucoup de monde, surtout parmi les intellectuels et les artistes étaient persuadés que la cocaïne était le remède universel et décuplait les capacités du cerveau. Vendue sans restriction, Freud lui-même en vantait les qualités thérapeutiques et la recommandait comme tonique et sans danger. Tout avait commencé à Paris. D’octobre 1885 à fin février 1886 Freud avait suivi les cours du docteur Jean Martin Charcot sur l’hypnose et les autopsies du Docteur Brouardel sur des enfants décédés de suites de maltraitance et d’abus sexuelles. Il avait pu observer à la Salpétrière beaucoup de dérangés du ciboulot. l’inconscient, voilà un terrain à explorer, l’hystérie, voilà une pathologie intéressante. L’inconscient, l’hypnose, l’étude des rêves ; vaste programme. Avec son ami, le médecin Wilheim Fliess, un autre dérangé du ciboulot, ils échafaudèrent des théories les plus farfelues les unes que les autres, basées sur l’astrologie, la numérologie et la sexologie pour justifier des pathologies somatiques. L’invitation de Karl Helfert, médecin à Linz, son condisciple de ses débuts à l’école de médecine de Vienne, tombait à point nommé. Après la publication, avec son ami Breuer, sur l’étude sur l’hystérie il avait été pris d’un découragement une fois de plus. Freud était persuadé que la sexualité dirigeait le monde. Il n’avait pas tort, mais se basant sur son propre cas ses élucubrations partaient dans tous les sens. Ce soir devant un bon dîner préparé avec soins par Hélène, Freud en était l’exemple parfait. Alors que Karl la remerciait avec des Hum ! et des ah! Freud ne pouvait faire autrement qu’imaginer Hélène nue. Voir sa large croupe et l’opulante poitrine débordantes du corset qu’il devinait sous sa robe.
Le lendemain, sur la liste des malades à visiter, couchée avec une forte fièvre, une certaine Madame Klara Hitler, épouse d’Aloïs, agent en douane nommé Leiter der Zollabteilung der Finanzdirektion de cette ville en 1892. Titre ronflant pour désigner un obscur fonctionnaire dans une petite ville du sud de l’Allemagne. Les deux médecins sont introduits dans la chambre à coucher par un petit garçon en culotte courte, les cheveux noir bien plaqués sur la tête, portant un fusil de bois en bandoulière et une poignée de soldats de plomb dans une boîte en carton.
Les présentations faites, Freud souriant, complimente Madame Hitler.---Vous avez un gentil petit garçon qui prend soin de la santé de sa maman, Madame Hitler.
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---Merci Monsieur Freud. Se retournant vers son fils,---Adolphe ! va jouer ailleurs.
--- Oui, maman. Adolphe se lève, ramasse ses soldats et avant de quitter la pièce son visage s’illumine d’un large sourire quand Freud lui passa la main dans les cheveux. Ce même petit garçon, à 49 ans, par son antisémitisme virulent, allait obliger le psychanalyste à quitter l’Autriche en 1938.
Cette rencontre entre Adolphe Hitler et Sigmund Freud n’eut aucune influence sur l’avenir du petit Adolphe. Il était, en effet, impossible en 1895, même pour l’inventeur de la psychanalyse de détecter dans un charmant petit bambin, un des pires bourreaux, monstre sanguinaire et psychopathe meurtrier du 20e siècle. Rien en effet ne distingue les futurs tortionnaires de ses autres camarades de jeu. Staline de 11 ans son aîné, son pendant de la grande Russie communiste avait probablement été un petit garçon à qui on aurait donné le bon dieu sans confession. En 1934, Pol Pot, à 6 ans, devait également être un petit garçon angélique. De nos jours, rien n’a changé. En ce début du 21e siècle il est toujours impossible de déceler dans les bambins, les futurs assassins de leur propre population. Si nous évoluions dans une société matriarcale, je pourrais aussi bien parler des petites filles.
Cxronk, explorateur extraterrestre de l’ O.S.P.E.R.
(Organisation des Systèmes et Planètes évoluées Réunies) aimait son travail. Jeune homme plutôt solitaire, sillonner l’espace pour découvrir et répertorier les merveilles de l’univers lui convenait parfaitement. Et puis, cette vocation, il la tenait de son père qui lui- même, avant sa retraite, avait également été un explorateur émérite. Son humour était au ras des pâquerettes et il ne manquait jamais de rajouter “Youp la Boum” chaque fois qu’on formulait le sigle de cette honorable institution plusieurs fois millénaire.
Son travail consistait à découvrir des nouveaux mondes et d’en étudier la flore et la faune, puis de les répertorier dans le grand-livre de l’univers. Cxronk, fonctionnaire zélé, explorateur de base, connaissait le règlement sur le bout des doigts. Le manuel d’exploration indique avec précision au chapitre 15, paragraphe 12, alinéa 4 de ne pas prendre contact avec des extraterrestres, avant d’être certaines de leurs bonnes intentions. Le hasard voulu que Cxronk découvrit la Terre en survolant la Pologne en 1943 et que la première preuve d’une intelligence évoluée était le parfait alignement des baraquements d’Auschwitz. Dans l’univers, il n’était pas rare de découvrir la vie mais avoir devant soi la preuve d’une activité d’une intelligence supérieure et organisée était un vrai coup de chance. Il se tortilla les tentacules, bava sur les écailles de son
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abdomen qui rougissait de contentement. Avec jubilation il pensa qu’il allait certainement passer à la postérité et qu’il allait montrer à son père qui il était. La plupart des explorateurs de l’Empire Zgud ne découvraient pas grand-chose. Beaucoup d’entre eux avaient sillonné le ciel pendant toute leur vie professionnelle : c.a.d. 5000 ans d’années zgudiennes (rien à voir avec les petites années terrestres) pour ne côtoyer que des systèmes planétaires instables et stériles. Donc il était n’était pas étonnant que le cerveau de Cxronk était le siège d’une grande excitation. Après plusieurs jours d’observation à distance, il lui semblait que les êtres qui évoluaient dans ce village se comportaient bizarrement. Dans la galaxie, si l’aspect physique des espèces était toujours différent, deux lois restaient immuables : la symétrie et un comportement de bienveillance, d’altruisme, de générosité envers ses propres congénères. Ici ça ne semblait pas le cas. Certains semblaient être les maîtres et d’autres des esclaves. Avant d'en tirer une conclusion il décida de continuer sa visite en d’autres lieux. Il approcha d’une autre preuve d’activité évoluée : sur une mer immense deux flottes de plusieurs navires se faisaient face et se canonnaient dans le but évident d’envoyer l’adversaire par le fond. Partout, ce n’était que meurtres, malversations et filouteries. Il décida alors d’étudier brièvement l’histoire des civilisations de la planète. Des morts, des morts, rien que la mort. Des civilisations annihilaient d’autres civilisations plus anciennes pour les piller, occuper le terrain et réduire les habitants en esclavage. Le lucre et l'appât d’un métal jaune qu’ils entassaient dans des coffres gardés jalousement, dirigeaient la vie des hommes. La religion et l’idéologie étaient des grands pourvoyeurs de génocides, de massacres, et d’exterminations en tout genre sur toutes les latitudes et à toutes les époques. Des guerres pour un oui ou pour un non : tous les prétextes étaient bons. Sans état d’âme, des êtres humains condamnaient des hommes, femmes et enfants à toutes sortes de supplices au nom de dogmes religieux ou politiques. Durant ses recherches il découvrit une revue, dans laquelle on contait les exploits d’un être supérieur possédant des dons particuliers qui aidaient la veuve et l’orphelin, mais l’ensemble des caractères distinctifs des hommes était en opposition avec ce Superman : c’était son nom. Après tout ce qu’il avait vu, il pencha pour une fable.
Cxronk, exultait ; il avait découvert la planète Enfer. Il y a 18500 ans, un mathématicien de génie avait prédit par des calculs savants, encore incompréhensibles pour la plupart des habitants de la confédération Zgud que la planète Enfer devait se trouver quelque part dans l’univers. Une chance sur des milliards pour que lui : Cxronk, petit explorateur débutant soit le premier à la découvrir. Il allait devenir célèbre et en mettre plein la vue à son père qui le
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traitait de bon à rien. Le manuel d’exploration était clair : au chapitre 17, paragraphe 6, alinéa 2 il était indiqué qu’en cas d’une telle découverte il était impératif d’indiquer la position de la planète afin d’isoler le secteur et surtout dégagé au plus vite. Il expédie son rapport à O.S.P.E.R. (Youp la boum) et demanda expressément de consigner dans le grand ordinateur universel “ Enfer, 3e planète du système solaire. ” à la périphérie d’une petite galaxie en spirale entre Andromède et Orion. Il conclu son rapport en préconisant la mise en quarantaine et définitive de ce secteur de l’univers. Puis, courageusement et avec témérité, son troisième tentacule actionna la manette qui lui permettait de traverser le continuum espace- temps en moins de temps qu’il faut pour le dire.
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