Préciosité

nomade

Préciosité…


Je vous ai rencontré aux abords de l'automne,
Vous m'avez regardée longuement sans parler,
Au loin un ciel de pluie se noyait monotone,
Et mes yeux fatigués semblaient ensommeillés…

Vous m'avez murmuré un " je t'aime " inutile,
J'étais bien trop ancrée dans un marasme flou,
Où les mots de tendresse pour moi étaient futiles
Et les gestes d'amour d'un parfait mauvais goût…

Mais vous suavement, vous enrobiez d'ivresse
Ces regards d'un instant posés sur ma peau nue,
Et peu à peu le temps re-galbait de joliesse
Ce que mon corps tout chaud cherchait sans l'avoir vu…

Vous avez longuement défait ma robe fine,
Faisant tomber ainsi cette pudeur d'enfant,
Que jamais d'autres mains à la force assassine,
N'avaient su deviner aux bords de mes vingt ans


Je me suis défendu de succomber trop vite,
À cette odeur sucrée au parfum de bonbons,
Que votre bouche avide exhalait à sa suite,
Comme pour dans mon âme attiser les frissons…

Et je me suis donnée, comme on offre un cadeau
Vos reins étaient puissants, vous ignoriez les cris,
Que vierge effarouchée je poussais crescendo,
Vous m'avez investie, ne gardant que mes ¨ oui "!

Quand subrepticement en lissant mes dentelles,
J'ai regagné enfin une once de vertu,
Vous m'avez dit « chérie si vous étiez pucelle,
Je vous aurais croquée comme un fruit défendu »…

Et j'ai compris alors qu'une femme doit être
Amie, amante, épouse, tour à tour désirée
Et garder en secret un coin où voir renaître
Son désir pour le faire durer l'éternité…

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