Précisions sur la lune
ness
PRECISIONS SUR LA LUNE
Ma pleine lune pourquoi je triche
A camoufler ma solitude
Sous des tapis de plaines en friche
Quand tu m’attaches aux certitudes
Ton rayonnement sur l’épaule
Tu gardes un œil sur le vumètre
Mes pas résonnent comme sur la taule
Des décibels en kilomètres
Au carrefour des constellations
Les galaxies cèdent le passage
Une pauvre planète sans tentation
C’est une mariée sans le voilage
Je lustrerai les télescopes
Pour me repasser le big bang
Du précieux âtre à l’escalope
La création au bout d’la langue
Et j’ose glisser ma précision
Dans la froideur des nébuleuses
Tiens moi fille-challenge de mes visions
Avant que je ne me passe en heures creuses
*
Au paradis technologique
Les anges programment des destins
Sur les écrans ternes et tragiques
De cet Eden qui se maintient
L’oxygène à disposition
De la marée céleste me reste
Les liens sciés de l’attraction
Et du regret qui tourne sa veste
Entre les lèvres de l’infini
Les ponts de l’astral se compriment
Adieu le phare flash du nadir
Adieu trois mâts de mes combines
Tout l’océan est avalé
Le cosmos tente de digérer
Les aventures les envolées
De son p’tit caillou préféré
Et j’ose hisser ma précision
Aussi haut que les fusées baillent
Mon amour retiens ma dérision
Avant que je ne mette en stand by
*
Pour que la lune se voit rousse
Dans le harem de mes comètes
Je me prépare à ces secousses
Venues du fond de tes gamètes
Tonnez canons des canonnades
Du haut de vos laboratoires
L’amour est la seule barricade
Au bord de ce néant-entonnoir
Mes angoisses impression cachemire
Se cachent des yeux des vieux soleils
D’autres désordres viendront vomir
Dans les réseaux de ma cervelle
Où s’entrecroisent les données
Qui font la ronde au pas d’l’échelle
Tandis que je place dans les carrés
Des triangles en Polichinelle
Et j’ose fixer ma précision
Assez vite pour que tourne la terre
Nous savons tout de l’attraction
Il reste des pistes vers d’autres mystères
*
Si je m’enlune à plein régime
A me faire greffer la couronne
D’un roi quelconque pour gamines
C’est que je ne nuance pas la donne
L’espace si loin qui nous quinte floche
Invite au jeu de la parole
Rebondie ou au fond des poches
Nos ciments tiennent, n’ont pas de colle
Une devanture de voie lactée
A levé ses années-lumière
Comme des gueux peu émerveillés
Nous tournons le dos aux chimères
Pour ce croissant jamais vaincu
J’ai déroulé mes cicatrices
Indifférent à vos accus
Ou aux batteries salvatrices
Car la lune ose briller sans cesse
Jetant l’allumette au soleil
Dans la tiédeur douce de leurs caresses
Je tiens …
pour le dernier bastion des merveilles.