PRELIMINAIRES

Sylvie Benguigui

Au début, doucement, se regarder l'un l'autre

De près ou bien de loin, sans penser à rien d'autre

Se jauger, s'estimer et se mettre à rêver

Pour que le songe un jour devienne réalité

 

Commencer à penser non plus à soi, à l'autre

Et puis de temps en temps pouvoir approcher l'autre

Le sentir, le frôler et puis vite… s'éloigner

Afin que le regard ne puisse pas s'enflammer

 

Se dire Monsieur, Madame, et puis se vouvoyer

Parce que la bienséance se doit de s'écouter

Et puis tout doucement ne plus se dire que TU

Pour que la vie finisse par octroyer son dû

 

Installer jour à jour cette complicité

Nouvellement promue au rang de l'amitié

Mais aller doucement à petits pas comptés

Parce que le cœur décide de ne pas se cogner

 

Façonner la pensée afin qu'elle s'applique

A ne pas s'éloigner de son côté pratique

Ne pas s'évaporer dans des pensées magiques

Pour ne pas oublier que tout ça est ludique.

 

Mais ce n'est pas si sur car… quand cela perdure

Etre bien obligé de se retrouver sur

Le dur fil du rasoir qui découpe au hasard

Quelques tranches de vie faites pour s'asseoir

 

Pour que le corps décide de ne pas se donner

Il n'y a rien à faire, il va falloir lutter

Et puis au bout du compte enfin s'apercevoir

Que l'amour va mourir s'il stagne sur l'espoir

 

Alors, se retrouver, ensemble, sur le chemin

Fi des préliminaires non laissés sur leurs faims

Et petit à petit comme l'oiseau fait son nid

Se frotter l'un à l'autre… se frotter à… la… vie…


© Sylvie Benguigui texte

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