Premier de cordée...des tentures du Palais

Jean Claude Blanc

chasseur alpin ou chasseur de bulletins, Manuel grand chef scout...

          Premier de cordée…des tentures du Palais

Chasseur de scrutin, sacré pionnier

Jeune alpiniste chevronné

Il n'a de cesse de grimper

Aux riches tentures de l'Elysée

Usant de ficelles et de piolets

Trouvé sa voie, premier de cordée

Ses potes en marche se font tirer

Sûrs avec lui, se rétamer

 

Pas Frison-Roche, en son Palais

Friserait plutôt le ridicule

Au pifomètre téléguidé

Franc comme un âne qui recule

Redescendu de son nuage

Pour nous confier ces durs orages

Qu'il a subi en altitude

Mais digne, alerte, en toute quiétude

Ne changera pas ses habitudes

 

Plus fort qu'Herzog et Messner

Pour lui l'Everest, nullement l'enfer

Car ce sportif ne manque pas d'air

Même en costume n'a jamais froid

Tellement choyé par ses sherpas

De Droite, de Gauche donnant de la voix

 

Aussi l'autre soir a fait le show

Pour être clamé comme un héros

Face à ses fans, ses dévots

Plus de passe montagne ni de crampons

Etant qu'en représentation

Juste pour faire illusion

 

Pas un esthète en commentaires

Il en fallait une première

Se faire entendre, fort et clair

Une fois pour toutes, à sa manière

Pour plus prêcher dans le désert

Parvenu royal Jupiter

A profité de l'occasion

Pour nous donner sa solution

Comment se priver dans la tourmente

Pas divaguer à contre pente

Car la plus douce fait des envieux

Hélas ne mène que jusqu'à Dieu

Mais quelle aubaine, pour nous curieux

« Qu'un homme averti, en vaut deux »

 

Emporté par son tempérament

S'est fendu de vastes développements

Sur la puissance non pas du vent

Mais celle plus cruelle de l'argent

 

Soirée tranquille en son gite

Loin de la tempête et des grains

A osé dire à ses élites

Faut s'entrainer à crever de faim

Juste une boussole, un bout de pain

Sinon malheur, point de salut

Chute promise, chom'du

 

Rude conquérant de l'impossible

Nous a prouvé que comme lui

On peut se gaver sans se faire de bile

Car flemmarder, pure folie

S'agit d'être rusé et habile

Bien s'accrocher au moindre fil

 

Nous en fait la démonstration

Lui d'origine, « plancher des vaches »

A étudié, pris des leçons

Chez ce conteur, de romans d'angoisse

Sorti vainqueur « des grandes crevasses »

 

A rajouté à son couplet

Ça se mérite le succès

De ses embûches a triomphé

Pas de vantardise de sa part

Pas un hasard, toucher la gloire

Bu ses paroles, comme vin de messe

Tous subjugués par ses prouesses

Avec du recul, que de promesses

D'un gros malin de comédien

Nous emmener sur ses chemins

Obscurs et raides, peu certains

De s'y risquer, danger, ça craint

 

Faisant la liste du matériel

Pour gagner le 7ème ciel

Presque parfait, ce leste Manuel

(Sinon ce serait le bordel)

A conseillé à ses fidèles

Jamais se faire la courte échelle

Pour pas se prendre des gamelles

 

Mousquetons, sangles, baudriers

S'assurer qu'on est bien ancré

Obligatoire, d'être casqué

Déjà que notre tête on se paie

Pas évoqué l'écologie

Alors ça, c'est une ânerie

La pollution, c'est le grand cri

La marche à pieds, notre avenir

Se dépenser, pour dépérir

Même plus capables de lui nuire

 

Ce que j'ai retenu de cet acrobate

C'est qu'il portait une belle cravate

Ayant le sens de l'épate

Chantant victoire, à chaque étape

De son laïus, dont on se tape

 

Pauvre couillon de spectateur

L'ai observé, faire son spectacle

Même pas vu que c'était un leurre

Merlin l'enchanteur de miracles

 

Mais le comble de l'absurdité

C'est que je roupillais sur canapé

Coupé le son de la télé

Que tas d'images mélangées

Rêvant sans doute, l'imiter

Mal m'en a pris, pas très prudent

Rien que la tronche du Président

Gesticulant seul sur l'écran

Navrant , narrant que faits néants…

 

N'écoutant pas les fariboles

De ce génie, qui fait école

Que des histoires sans paroles

Ne le vois pas franchir des cols

Encore moins découvrir les pôles

Restent que ses actes, ses mots s'envolent

Premier de cordée, pour le pouvoir

S'il dégringole, y'a pas de pétards

Tous ses serviles électeurs

Seront entrainés, j'en ai bien peur

Dans son abime, broyant du noir

 

Maitre de varappe, ou chef d'Etat

Pas de différence, même combat

Ayant la gueule de l'emploi

Quelle chance pour eux, ils ont le choix

Aucune confiance à ces gros bras

Dieu sait où ils mèneront nos pas

Malgré qu'ils charment les médias

De leurs folles randos, font tout un plat

 

Que de pubs gâchées, pour peu d'exploits

Pauvres innocents, que ces babas

Qui les admirent, au cinéma

N'en serai pas, vieux rabat-joie

Manu chef scout, qu'une journée

Se jouant les aventuriers

Pour nous dresser, nous autres français

Mais difficile, pour ce garçonnet

Ses ordonnances, nous font marrer

Trop intrépide, a dérapé

Le verbe haut pas très châtié JC Blanc octobre 2017 (dialogue de sourds)

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