Première rose

Quentin Bodin

L'oeil s'ouvre et découvre les sens et mon corps
Du drap inodore de Solitude, divulguant l'habitude
Du silence de l'accord, l'oeuvre gorgée d'aludes
Et démarre la symphonie, la douce balade de Pandore.

Les fenêtres s'écartent, le théâtre aux draps rouges
S'allume et laisse part à l'amertume de la date
A la fatalité de la coutume qui de ses mains moites
Trahissent. Il est évidemment seul dans son bouge.

Pourtant, à l'avant de la scène se situe un vase
Prêt à cueillir, à porté le symbole orné de pourpre
La poutre des coeurs, le vent directeur des boutres
Pour ainsi assurer le commun, une croix sur l'ardoise.

Mais chaque année le panier de fleurs reste vide
Sans aucun mot. Le vase jumeau se proclame solitaire
Et le possesseur condamne l'hier. Voici donc qu'arrivent
Les premières roses, et son portrait de marbre, livide.


                                                                                         Bodin Quentin
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