Prières inaudibles
manou-croze
Je recouvre l'espoir évadé d'être un jour à nouveau libre. Je peins mes maux d'un sourire corrosif en attendant de trouver enfin un équilibre. Je suis une créature ailée châtiée d'un ciel qui n'a su la guérir. Mes pupilles sont bien trop sombres pour refléter l'idéalisme qu'ils espèrent tant obtenir. La nuit révèle les fêlures que je tente désespérément de noyer sous la luxure. La désolation se réfugie derrière mon visage. Je t'en prie, fuis, c'est plus sage. Dans la pénombre je suis en sécurité, car dans le noir, les sanglots pourront m'emporter. Le silence est l'arme la plus fiable pour un être aussi aisément friable. Sur ma peau demeure gravé, à l'encre de nuit, que nous serons sauvés. Comme une promesse flottant au vent, bercée par le doux murmure d'un instant nous trahissant. Comme ces paroles jadis prononcées, par l'aimant qui nous a quitté. Comme l'éclat d'un amour nouveau, prêt à être tailladé par les supplices d'un tel fardeau.