Printemps fleurant lacrymogène
Jean Claude Blanc
Printemps fleurant lacrymogène
Summum des manifs, en France par milliers
En grève les fonctionnaires, et des chemins de fer
Sauf pour les CRS, qui s'en donnent la peine
Obligés bastonner, ces révolutionnaires
Pour que cède pas l'Etat, à ses fâcheux projets
Printemps ensoleillé, fleurant lacrymogène
Sous des tirs de flash-ball, défilent ces outragés
(Que billes en caoutchouc, ne faut pas abuser)
Défiant les réformes du maitre de l'Elysée
Se serrer la ceinture, pour un job précaire
Ils en ont plus qu'assez de ce pédant Jupiter
Retraités et chômeurs dans la même galère
Tandis que pendant ce temps, ce brave gracieux garçon
Rend visite à Merkel, gueuletonne chez les teutons
L'Europe sordide sujet, de suite à saborder
Même si on a signé, ce n'est pas pour en chier
Déjà traité de Lisbonne on nous l'a imposé
Le Président absent du palais aujourd'hui
Sans doute fait exprès, Paris c'est la chienlit
Délègue Premier Ministre, pour nous conter fleurette
Je soupçonne ce cuistre, qu'il ne soit pas très honnête
Ainsi se barrer en traitre, comme une fébrile souris
Le peuple n'attend plus rien, tellement désabusé
Mais se méfie quand même des lettres de cachet
Prescrites par ordonnances, qui donc la fait médecin !
L'imaginaire Manuel, qui nous prodigue ses soins
Hélas date dépassée, avarié son vaccin
Chacun de son côté compte ses partisans
Bien sûr pas d'accord sur le chiffre des sondages
Syndicats et pouvoir, ainsi se départagent
Plus les uns masses laborieuses, pour les autres rares clients
Suffit faire la moyenne, tout le monde sera content
On évoque souvent la coagulation
Un de ces termes obscurs, désignant les faux jetons
Etudiants, cheminots, postiers, forces armées
Les caissières de Carrefour, dans le même merdier
Pourtant chacun sa cause à défendre désormais
A peine satisfait, plus fidèle compagnon
Drôle de surprise partie, dans les rues envahies
De pétards, fumigènes, fanions de la Patrie
Couleur rouge vif, pour plaire au PC
Ainsi qu'à Mélenchon, prophète des demeurés
Par chance aucun blessé, que la mine enfumée
De ces gosses mal élevés, le visage voilé
Casseurs de vitrines, éternels accusés
Que l'œuvre d'anarchistes, n'en sont pas ces bien nés
(Facile s'en dédouaner, accomplis leurs forfaits)
Patron inébranlable, Manuel as-tu du cœur
Hélas que des pics, pas du trèfle porte-bonheur
Se tiennent à carreau, ces furieux malfaiteurs
Belote et rebelote, l'AS des AS vainqueur
(Parfois lis dans les cartes, pour mystifier mes peurs)
La Dame tout en transports, aux ordres de Philippe Edouard
Maquignon de Matignon, ne boude pas sa gloire
Conseillant cette bonne femme, ne plus la ramener
Leçon trop mal apprise, se doit la congédier
Cet abject Seigneur, lâchement la laisse choir
Dérouler ses idées, dont se moque l'auditoire
Risque mannequin de cire, moisir au placard
Ce qu'elle aurait dû, rester femme au foyer
Torcher ses marmousets, honorer son mari
Sa place n'est plus ici, d'office critiquée
Bilan au bout d'un an, l'électeur la conchie
Au loin en nos régions, ce qu'on peut rigoler
Pas besoin d'omnibus, on marche à pédibus
On achète notre pain frais, chez notre boulanger
Pour pas trop payer cher, on use de tas astuces
Le soir sacré spectacle, assis devant la télé
Qui nous repasse en boucles, nouvelles de la journée
Même à se demander, si c'est pas inventé
Ces sottes mises en scène, pour distraire les benêts
Moi-même, j'y crois ferme, sans doute trop naïf
Sachant que je serai jamais, le premier de la classe
Me plais tout mélanger, en fait ça me délasse
Exemple de mollesse et de bêtise crasse :
« Est en feu le pays, à cause des inactifs
Branleurs dans les quartiers, barbus et sale race »
(J'ai toujours la réponse à ces vulgaires problèmes)
L'obscène nous encourage à parsemer la haine
Pas difficile la rime, avec Marine Le Pen
Mets tout dans le même sac, les droites et gauches extrêmes
Evoquant sang et larmes, plus de l'histoire ancienne
Libertaire de nature, ne vais pas m'en priver
De cracher dans la soupe, pas moi qui la consomme
Sûr que les hauts esprits, seront pas dégoutés
Surnageant dans l'ordure, encore faut qu'ils plastronnent
Tellement accoutumés, la France nous l'amoindrir
On va crever lentement sans même en souffrir
Une dose de chloroforme de suite endormis
On avance, on recule, la danse de la Saint Guy
Confond service public, et prise de la Bastille
Le pauvre démuni, cerveau qui part en vrille
Parait que sans les partis, n'y a pas de salut
Racontars d'élus, de toute honte bue
Le savant Président, s'en est fait un principe
Gouverne en solitaire, pas paresseux le type
Nanti d'intelligence, pétri de tant de vertus
A ses fêtes galantes, personne n'y participe
Hélas durera, que tant que ça durera
5 années à régner, en jouant les ingrats
Certains dans son équipe commencent le dénigrer
N'étant que des amateurs, d'avance, c'était plié
Comme on dit en Auvergne, chez les bougnas grossiers
« C'est sûr qu'il a mangé son meilleur pain le premier »
Pour moi la politique, cadet de mes soucis
Pourvu que ma retraite, ne soit pas à coup de fusil
Que je bouffe à mon aise du lard et du cochon
Et qu'à cela offusque les sectaires religions
Mahomet et consorts dans la peau du démon
Processionnant qu'au bar pour boire des canons
Même l'Internationale, une joyeuse chanson
Comme la Madelon, Marianne dans le ton
Pas besoin de biberon, pour téter ses tétons
Me passe de la Marseillaise, un hymne à la guerre
« Avec son sang impur, qu'abreuve nos sillons »
Les balles cette fois de plomb, ces soldats qu'on enterre
Y'a bien d'autres façons pour la paix de la Nation
Défiler je veux bien, pour restaurer les miens
En toute humanité, faire un bout de chemin
Ensemble s'entraider, pour un simple coup de main
Ne jamais s'en mêler de ces républicains
De la même portée, comblés et souverains
Qui veulent nous diriger, peut-être pour notre bien
Je souhaiterais les croire, mais ce n'est pas demain
Que je vais en rêver, espérer c'est malsain
Une journée perlée, une journée chômée
De trop en abuser, s'en lassent les usagers
Pour l'heure les soutiennent, ces grévistes gonflés
Ça risque mal finir, en bagarre sur le quai
Moi qui n'ai pas d'avis, me pose la question
Est-ce que de perturber, l'abonné au boulot
Va pas se retourner contre, versatile opinion
Alors c'est un pari, qui sera le plus costaud
Qui cédera le premier, l'Etat ou le prolo
Inutile réfléchir, tout ça c'est du pipeau
Comme larrons en foire, s'entendent entre puissants
« Si tu stoppes la grève, en gage d'amitié
Au Conseil Economique, je t'offre un siège doré
Pas vache le Social, pour quelques 5000 euros »
Pourtant pas mérités, trop tard, votants grugés JC Blanc avril2018