printemps froid

yaroslavna

quand mon cerveau étoilé
entrait en fusion
Morok planta dans mon cœur
la désolation

transperçant ma nature
comme le gerfaut ;
de ses ailes de corneille
naîtra le chaos

je ne pourrai m'échapper
mon sort s'effondra ;
le feu près de la rivière,
violeur et soldat

par ses griffes distordus
mes pensées mourant
boivent les tristes secrets
qu'ouvre le printemps

la déesse de langueur
fière, trône encore
j'ai répondu : « je suis là »
au cri de la mort

aucun éclat dans mes yeux,
ni haine ni rire,
j'implore à genoux Mara
de vite pourrir

pas de moineaux au matin
pas de promenades
juste un corbeau freux assis
sur la palissade

l'amer brouillard sous le saule
m'appelle en riant
pour m'embarquer dans le fleuve
où il n'y a rien.

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