Prison dorée.
giby
Une prison dorée ou un havre de paix. Ce monde est le mien lorsque je la sens le long de ma tête, atteindre son but et tout détruire sur son passage. Personne ne peux me battre. Personne, sauf elle. C'est en la prenant que je comprend qu'il est temps de démolir ses intentions. Oui, elle m'observe et me regarde. Elle me guette en attendant le bon moment. Non, je ne suis pas folle, je suis tout simplement sous le délicieux supplice qu'elle m'inflige lorsque je ne la possède plus. Elle hante chaque parcelle de mon corps et me hurle sans cesse de l'avoir tel un cri strident et agressif qui me poursuit. Je sais qu'elle me connait, je sais qu'elle me veut autant que je la veux. Elle me donne ... du rêve.
Je débarque à la soirée des Docks, un lieu sublime et rempli de gens en tout genre, dans un recoin marseillais. C'est sans un mot que je déclare repartir me poudrer le nez dans les water. C'est peu dire ... Le nez déjà bien poudré, je renifle ce qui reste d'elle, que je m'empare de son pouvoir et devient intouchable. La haine des autres devient inexistante et ma haine n'est que grandissante. Mon nez coule. Du sang. Ma tête ! Mes yeux ... Je les sens si petits et serrés, comme déchirés. Mon coeur. Il bat et je l'entends mais je ne l'écoute pas. Il est comme un rythme qui m'entraine et me déchaine. Il est là. Si présent. Si intense et puissant. Il accélère. C'est comme si je le pressais si fort dans ma main qu'il lutterait pour vivre. Mon souffle. Doux et calme. Devenu rapide et court. Coupé. Mes membres se crispent et mes dents se serrent. Chaque note de musique que j'entend me procure une sensation unique et orgasmique. Je la ressens en moi et au plus profond de moi. Je la vis. Il s'approche de moi, me tend son billet bien roulé. Je me penche, je tape, je déclenche. A son tour. On danse. Le rythme me prend et me ravage. Il est contre moi, lui que je en connais pas. J'aime pourtant ressentir son corps contre le mien. Vibrer, faillir, sentir, frôler, toucher, caresser, effleurer. C'est mon corps tout entier qui cherche pourquoi il m'attire. Ma tête, elle, ne répond plus. Ses lèvres touchent les miennes. Ses mains le long de mon corps. Mes mains qui parcourent le sien. Une passion et une envie enivrante. On sent la violence en nous et le désire entre nous. Pourtant je m'en vais. Il faut que j'atterrisse. Je quitte ses bras et sa bouche, je dois m'en aller. Palpitations, excitation, besoin, intensité, sensualité. Direction WC. Miroir. Yeux noircis par le maquillage dégoulinant. Ravalement de façade. WC. Trace. Dehors. assise sur un trottoir, le monde bouge vite et lentement à la fois. Ma tête ne suit plus très bien cette foule qui parle ou bien crie. Une OCB, du matos et roule bamboule ! Allumage. Inhaler. Expirer. Défoncer. MEs yeux se colorent petit à petit. Rouge. Rouge sang. Mon nez ! Plus tard ... Fumer. Il m'a retrouvé. Il s'assoit à côté de moi. J'aspire une grosse bouffée et l'embrasse enfumée. On fume, fume, fume. C'est terminé. Je me lève. Je descend un bon whisky. Des gens me parlent. Une fille me hurle dans les oreilles des mots que je ne comprends même pas. Je la frappe. Je ne sais pas pourquoi. Elle tombe. Je pars. Un gros balck me demande de sortir. Je sors ... Il sort.
On trace, on tape. On roule, on fume. On marche, pas très droit. On rigole, on pleure. On parle, de tout et de rien. On s'évade, on renonce. On dénonce. On rêve. On aime et on déteste. On se prend par la main et on oubli le reste. Puis on court ! Si vite. Je m'arrête. Réalise. M'enfuie. Il me poursuit. Me rattrape et me rassure. Me promet que cette fin sera heureuse. L'immeuble en face de nous est vide, presque démoli. On escalade les nombreuses marches. On se retrouve sur le toit. Il s'assoit. Je m'assois. On admire un instant la vue ... D'ici on peut voir tout Marseille en fait. Il sert autour de son bras l'élastique magique. Il en sert un autre à mon bras. Un shoot brutal injecté soudainement. Ça ne fait pas si mal en soit tout compte fait. Mon nez. Le sien. Le notre. Il coule. Rouge. Rouge sang. Il me prend par la main, me dit que tout se passera bien.
Le vide. La rapidité. Le souffle puissant de l'air. La peur. L'envie. L'attente. La délivrance. L'angoisse. La réponse. La solution. L'énigme. L'histoire. Mon histoire. Sa fin. Plus rien.
Nous étions si haut et nous avons fini bien bas. Je ne sais pas le nombre d'étage qu'il y avait, j'étais trop défoncée pour compter durant la montée. Je ne sais pas ce qu'il s'est vraiment passé. Ma tête n'étais plus là. Mon corps frissonnait. Mon nez coulé. Mes yeux pleuraient. Avant ça, je ne savais qui il était, il ne savait qui j'étais.
Mais c'est ainsi que nous voulions achevé notre prison dorée.