Procès

Eddy G.N. Lane

Les enquêtes de Ké Winn

—Nom et prénom ?

—Joseph K.

L’inspecteur Ké Winn regarda le gardé à vue, assis sur la chaise devant son bureau. Un homme calme, absent comme si les questions répétées et posées par les policiers, depuis plusieurs heures ne le concernaient pas. L’interrogatoire coinçait. Il ne répondait que 

—Joseph K ! 

A la rigueur : 

—Je suis Joseph K !

Ce n’était pas la première fois qu’un client résistait par le silence ou en répétant la même chose tout le temps. M ais l’expérience de Ké Winn lui disait que cet homme-là, en face de lui était vraiment esquivé, vraiment désintéressé par ce qui se passait dans ce poste de police. 

—On a bien compris, tu es Joseph Ca, mais…

—K !

Une voix ironique le corrigea. La porte ouverte brutalement et sans que nul ait frappé laissa passer la silhouette de Prad Bit, dit ”Bit Defender”, l’avocat renommé et bien connu de l’inspecteur Ké Winn. Il avançait à petits pas et malgré sa corpulence d'un wrestler, d'un catcheur comme on le disait avant, il portait son costume de grande marque avec souplesse et son allure flirtait avec l’élégance

—K ! Mon client s’appelle Joseph K. Bonjour inspecteur. Bonjour Mura. Je suis venu dès que , j’ai appris que vous étiez en train de commettre, de nouveau une bavure. Mais je vous empêcherai de vous couvrir de ridicule. Ne me remerciez pas, laissez-nous tout simplement partir d’ici, mon client et moi.  

—Doucement, doucement …

—Bien évidemment, mon cher inspecteur, bien évidemment, je vous donne une explication, ce document à l'appui. Mon client est hors de tout soupçon. Il ne peut pas être accusé, tout simplement, parce que ce n’est pas son procès.  Voici un acte officiel, je vous lis :

Joseph K. est présent dès le début, on le rencontre au moment même où l'on ouvre le ” Procès ” de Kafka !

Maître Bit regarda Ké Winn et répéta en articulant lentement et exagérément, juste  les trois derniers mots Procès de Kafka !

Le gardé à vue suivit son avocat avec la même indifférence, qu’il avait eu tout au long de ce procès, qui n’était pas le sien et même, qui n'était pas tout court.  Mura, la belle agent de l’équipe de Ké Winn tenta de quitter le bureau, en même temps, avec l’avocat et son client.

—Mura !

Elle se tourna vers son chef. Ké Winn était debout.

—C’était bien toi qui avais mené cette enquête ? Alors voilà….. tu as 24 heures … Tu prends qui tu veux de l’équipe et pendant les cinq premières minutes de la vingt-cinquième heure, je veux le voir ici, sur cette chaise, capichi ? Je veux le voir ici, ce Cafca ..

—Kafka !

Elle réussit à fermer la porte derrière elle, très rapidement, ce qui n’étouffa que très modérément le hurlement de colère de Ké Winn. Quelques minutes plus tard il entendu la voix lui parlant à travers la porte fermée. La voix de Mura.

—C'est à cause de moi ou plutôt grâce à moi que vous avez libérer Josef K.

—Mais il n'a rien fait que je sache !

—Justement !






























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