Profilage de sapin

Pourquoi parler chiffons quand les poubelles font l'affaire ? Un déménagement en urgence, un corps oublié, ou l'histoire d'un sapin de Noël objet de toutes les attentions...

Le pauvre sapin est resté à dessécher jusqu'à la veille du départ. Nous l'avions déshabillé de ses décorations à la mi-janvier je crois. Déjà là, nous étions totalement à la ramasse. Oh bien évidemment, il n'avait pas disparu pour autant. Non pas pour en faire des conserves, mais justement parce que nous ne savions pas quoi en faire. Le charme des grandes villes... Il est bizarre qu'après les fêtes, nous n'ayons vu aucun sapin dans les rues, ni sur le trottoir lors de l'enlèvement des ordures ménagères. Nous n'avons pas plus croisé de gens en transport exceptionnel en direction d'une quelconque déchetterie. Alors du coup, nous avons planqué notre sapin dans l'ancien cabinet de toilette sur le pallier. Et nous l'avons oublié...

Avec le déménagement à organiser et diverses formalités à effectuer, nous n'avons pu nous occuper de notre sapin que la veille du départ, le soir, en même temps que le reste des cochonneries à balancer.

Mine de rien, un grand sapin sec, ça prend de la place, parce que les branches ne se plient plus comme au début, quand, dans son pyjama filet, nous l'avons transporté très facilement après son achat.

Nous avons fait disparaître le corps en le découpant en morceau... à coups de sécateur... Mais il n'a pas souffert, il était déjà raide. Le bourreau a souffert plus que lui je pense. Trois sacs poubelle grand format ont été nécessaires pour l'emballer sans laisser de trace. J'ai été chargée du nettoyage minutieux des lieux du crime, avec la précision redoutable d'une balayette. On ne sait jamais, avec les techniques actuelles, un "profiler" aurait tôt fait de reconstituer l'ADN du sapin avec une seule de ses aiguilles. Et là, notre compte est bon, on en prend pour vingt ans...