Projet Allana partie 2

mamzelle-vivi

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Jack est un grand black et il m’impressionne encore un peu. De naissance Colienne il est un cas unique.

Promis à la haute sphère des sciences et à une dignitaire huppée, il a choisi son propre chemin. Contrariant les plans familiaux, il a épousé une Zama de basse condition. Une honte de trop pour les siens, qui l’ont définitivement renié. Ce qui ne le contrarie guère.

 Chaque soir il m’emmène dans la boîte jazz  «  le mystic ». Ambiance sympa et puis c’est là que se rencontrent les Bandits. C’est mal famé, mais on y vend encore quelques bonnes boissons.

« une vodka s’il te plaît Mouss »

«  ça marche poupée »

Il y a Mouss aussi. Un pur produit de chez nous, les Zamas. Vocabulaire improbable mêlant argot et inventions loufoques. Un beau célibataire aimant bien détrousser les riches héritières séduites par son charisme.

Ils sont surprenants et me font toujours découvrir des trucs incroyables. Dernièrement, j’ai appris à manier correctement une nouvelle arme, le filet neutralisant. On vient de les avoir, et c’est impec pour neutraliser les attaquants sans verser le sang. C’est Mouss qui l’a inventé. J’ai pris le pari : si je les étonne un jour, c’est eux qui payent la tournée.

Leur vocabulaire n’est pas toujours convenable mais on s’y fait. Et puis Jack, Mouss et moi on fait une jolie équipe. La meilleure de sa majesté.

Le projet sur lequel on bosse s’appelle « le projet Allana » du nom de la fille qui dirige les Bandits.

Les Bandits. Au début, il ne s’agissait que d’une petite troupe. Des jeunes filles, de beaux garçons. Rien de méchant, juste des revendications farfelues. La population les trouvaient sympas. Et je dois l’avouer, moi aussi.

Mais peu à peu, la majorité des jeunes de San Francisco et des villes avoisinantes les ont suivi. Guidé par Allana, ils ont tenté de convaincre sa majesté que cette planète n’était pas la terre d’origine des humains. Qu’elle abritait, comble de tout, sur sa planète une princesse de plus haut rang. Que tout avait un rapport avec l’Ultime.Mais en quoi cette planète sourde à nos tentatives de communication serait elle concernée ?

Agacée, la Reine a tout d’abord recommandé à sa police la plus grande vigilance, sans plus. Mais quand les Bandits ont commencé les actions contestataires, notamment le détournement des peintures de régulation comportementale, la reine a dépêché une équipe parmi les Zamas les plus « éduqués ». Enfin c’est l’officiel, parce je ne sais pas où a été éduqué Mouss, mais c’est pas dans un palace. C’est sûr que la reine serait choquée rien qu’à l’entendre.

Quand à moi, étant une Zama native, c’est mon père qui a décidé que je serai présentée.

Mon père est un Zama reconnu. Enfant, il a reçu le don des Howens mais la prime a semblé plus alléchante aux yeux de ses parents que le développement de ce don.  Je n’ai pas connu ma mère qui paraît-il était elle-même une Howen. Ce genre de mariage est très rare. Je sais que mon père est apprécié dans les hautes sphères. Il m’élève seul, mais parfois je sens peser comme un secret sur ma naissance.

C’est allé très vite.

« Yaah !!! »

Avant même avoir pu dégainer mon filet neutralisant, j’ai senti la décharge me parcourir. Touchée.

Je ne maîtrise pas encore la technique visiblement.

C’est elle.

« Mon » projet Allana.

Je sombre dans l’inconscience.

«  N’oublie pas qui tu es…tu es leur guide, tu dois les aider, rappelle toi de moi, Vérona, souviens toi je t’en prie petite… »

« Aaah ! »

J’ai été brusquement réveillé par un grand type aux cheveux roux et aux oreilles étranges. Il me secoue. Bah! . Si je dois mourir, autant être dans les bras d’un beau jeune homme. Cette pensée ridicule me fait sourire un instant.

Elle est là.

Grande, blonde, l’air féroce. C’est donc elle, le chef des bandits. Je vais peut être mourir avant d’être mariée avec l’autre imbécile. Pourtant elle n’a pas l’air de me vouloir du mal. Elle parle. Ohhh ma tête, je ne comprends pas tout.

« Bien…ve…. nue…Sach... a ».

Je reprends mes esprits.

« Bienvenue Sacha ».

Comment ça bienvenue ? On m’agresse pour ensuite me faire des politesses ? je me concentre pour pouvoir lui répondre.

«  Qu’est ce que je fais là ? c’est un enlèvement, vous n’avez pas le droit, je suis un garde de la police de sa Majesté, je suis…vous êtes..

« Tu ne sais pas qui tu es »

A SUIVRE

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