Prolangue : L'amie des ours & L'ennui des autres.

-beep

Il passe d'une gifle à l'autre, tend la joue du bout des pieds et s'en va trouver ceux qui ne font que rêver de pouvoir un jour le filmer.

L'amie des ours se plaignait de ne jamais rien terminer, elle se disait trop naïve pour ne serait-ce que pouvoir respirer, alors l'ennui des autres a décidé qu'il en tomberait amoureux. 
C'est que ça fait mal ces conneries. Tu tombes de haut et puis pour remonter y'a pas d'échelle alors c'est loin d'être évident, tu te retrouves à t'exploser le cœur comme un con, tout seul au fond du trou à te dire que c'était mieux avant. Mais avant c'est plus maintenant, avant c'était avant et maintenant c'est vachement plus chiant. 
Alors l'ennui des autres a décidé que cette fois-ci il ne tomberait pas trop loin, pas jusqu'au fond. Il s'est dit qu'en gardant ses chaussettes quelques soirs, tout ça n'aurait pas l'air trop beau. Il s'est dit qu'en buvant un peu trop quelques fois, tout ça pourrait être un peu plus faux.

Aujourd'hui, l'amie des ours et l'ennui des autres essaient tant bien que mâle de ne pas se planter lorsqu'il s'agit de se déshabiller. Ils se toisent et se taisent, hurlent du coin des lèvres et descendent d'une traite à la cave pour y faire monter la température. 
Il suffit d'un petit coup de pouce bien placé pour y trouver l'envie déplacée d'un tango maladroit. Il suffit de suffire pour jeter deux trois phrases élancées et se dire que demain sera un autre four. C'est qu'il fait chaud chez les amants de comptoir, s'aimant souvent à ne plus pouvoir et refusant de se faire une raison sous prétexte que de toute façon c'est déjà bien trop tard.

Je crois qu'ils s'aiment bien au final. Après tout, l'amie des ours est plutôt belle et ouvre grand la bouche, pendant que l'ennui des autres s'y jette à corps perdu.

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