Prose Poétique : Un soir d'été

Paul Stendhal

Un soir d’été 

Un soir d’été, baigné d’une douce clarté diaphane, à la lumière d’une Lune resplendissante, j’ai rêvé une muse venant prendre le thé confortablement installée dans mon canapé. Bercé par une paisible mélodie dansant les notes d’un piano du temps jadis, au carreau du salon, la muse s’y présenta. Alors je l’ai invitée, le coeur en joie et l’âme en fête. Elle est entrée par la fenêtre, et sur la méridienne s’est assise. Le thé, je lui ai servi, avec deux morceaux de sucres, et un nuage de tendresse. La muse était heureuse, là, à mes côtés, et sa beauté illuminait son sourire dans toute la pièce. Elle se mit à parler maniant les mots avec une rare élégance, et son coeur chantait la douceur de son être, et sa jolie sensibilité. Dans ses yeux, brillait une ardente lumière, celle d’un bien-être aux couleurs de la vérité. Le poète transporté, émerveillé l’était, et adossés ensemble aux rives d’un temps suspendu, ils se sont promenés à l’orée du beau, du vrai, du sincère, du tendre, dans le monde idyllique des mots et des sentiments. C’est main dans la main, côte à côte, qu’ils ont tous les deux voyagé sur le chemin d’une belle émotion. Maintenant, chaque soir, au crépuscule venu, le poète ouvre la fenêtre du petit salon, prépare un délicieux thé aux senteurs de jasmin, et aux sons d’une douce musique, attend la muse, devenue son amie. Depuis sa première visite, elle vient chaque soir partager de longs moments d’un bonheur enivrant, où les mots sont caressants, les regards scintillants et lumineux, et le temps en suspend jusqu’à l’aube du lendemain. Une princesse et un chevalier, se sont rencontrés, et c’est dans de simples et beaux moments de plaisir, qu’ils ont unis tendrement une belle amitié. 

Paul Stendhal


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