(Psycho) La phobie d’impulsion

Hervé Lénervé

Allez, comme vous en redemandez, si, si, on continue avec les phobies.

§25

Evidement comme d'hab, je vais traiter le sujet légèrement, voire cyniquement, pourtant on touche ici, à mon avis, à la pire des phobies, est-ce d'ailleurs réellement une phobie ? Mais qui suis-je moi pour contester la taxonomie des éminents psychiatres ?

Les hystéries d'angoisse ou de conversion ont cela de bien, qu'en absence de l'objet phobogène, le sujet vit sereinement sa petite ou grande vie, selon la taille du montant de son compte en banque. L'angoisse n'apparait que par la confrontation avec l'objet phobique, dans la réalité quotidienne. La phobie est une peur sans objet (peur non fondée) mais sans objet phobogène à l'horizon, c'est cool !

Le sujet atteint d'une phobie d'impulsion ne connait pas ce repos, car même si rien ne le perturbe sur l'instant, il redoute que des pensées parasites ne surviennent à tous moments, sans préavis, sans peur et sans reproche.

Un exemple pour mieux comprendre : Madame, appelons là, Madame Trucmuchmachine pour faire court, elle est jeune, elle est  belle, elle est jeune et belle et elle a un nourrisson aussi, qu'elle chérit. Or, Madame Trucmachinchose, un jour où elle porte son bébé dans les bras, en le couvrant de bisous, passe devant sa fenêtre ouverte et là une pensée horrible lui traverse l'esprit, elle ressent la possibilité immanente et l'action imminente de le jeter par la fenêtre pour voir s'il sait voler, c'est plus qu'une possibilité, c'est une propension irrépressible plus qu'irréprochable à faire le geste. Elle en tombe à genoux saisie d'angoisse et de tremblements et noyée de sueur, elle s'allonge sur le bébé pour le protéger d'elle-même et l'étouffe… Non, j'déconne ! Le risque qu'elle nuise à son enfant est inexistant, seule l'idée subsiste. L'enfant ne craint pas grand-chose et je ne dis pas cela parce qu'elle habite un rez de chaussé rabaissé. Maintenant, elle reprend ses esprits la Trucmachinechose, mais la hantise qu'une autre pensée destructive la saisisse ne la quittera plus. Cette crainte va se transformer en obsession, pourtant le trouble n'est pas classé dans le registre des névroses obsessionnelles, c'est toujours compliqué avec les pathologies mentales, il faut dire que ce sont les psychiatres qui sérient ces étiologies et ils ne sont pas simples non plus, les bougres, maintenant, je n'ai pas dit qu'ils étaient fous, c'est vous qui en avez fait l'inférence commune… un peu facile, non ? Bon à présent, Madame Trucmucheàroulette va vivre avec son angoisse obsessionnelle qui la rapproche des TOC avec ruminations mentales et rites compulsifs pour conjurer les mauvaises pensées et les intempéries qui détruiraient les plans de tomates de son potager. Elle va devoir vivre avec tout ça, jusqu'au jour où son enfant, devenu grand, l'étranglera pour lui avoir pourri toute sa vie… admettons. Vous faites comme vous le sentez, mais moi j'irai à ses obsèques, ne serait-ce que pour voir si son nom aura bien été orthographié sur son épitaphe.

En gros, c'est tellement compliqué, même osons dire, complexe de comprendre, l'origine, les processus et le sens (pour la psychanalyse) de ces pathologies que demander en plus aux psys de les soigner ne seraient pas raisonnable. Attendez ce ne sont que des pantins d'humains comme nous après tout, un peu de clémence bon dieu ! Non rien, je ne t'ai pas appelé, toi ! C'était juste une expression comme ça en blasphèmant. Reste bien au chaud dans tes cieux ou tu vas encore nous choper une maladie et remonte ton cache col, ajuste un peu ta toge, tu es tout dépenaillé, tu ne ressembles à rien Ah, celui-là, on ne le refera pas ! (S'il n'en avait tenu qu'à moi, je ne l'aurais même pas fait. Bon, maintenant, c'est mon problème, si vous y tenez, je vous le laisse volontiers.)

Ok ! Où on en était avec tout ça ? Ah, oui, l'enterrement de Machine. Elle est morte, son bébé est en prison, le mari est parti avec une femme de trente ans de moins que lui, bref une famille gâchée, détruite voilà où cela nous mène les phobies d'impulsion, pas folichon, n'est-il pas ? Donc, tenez-vous à l'écart de ce genre de maladie, prenez un simple cancer comme tout le monde et vous mourrez heureux. Je crois que je vais abandonner pour un temps les pathologies mentales, ça me déprime. Déjà que j'ai des idées morbides rien qu'à faire la vaisselle. Alors, je laisse cela aux professionnels, ils ont fait vingt-cinq ans d'études pour gérer la folie, autant que cela leur servent à quelque chose.

Moi je reprends le tricot,  où en étais-je resté ? Ah, oui ! Une maille à l'endroit, une maille de travers, Allez les copains et les copaines de ch'val à la prochaine.

Bisous psychiatriquement amicaux.

  • "...prenez un simple cancer comme tout le monde et vous mourrez heureux"
    Faites la queue comme tout le monde.
    :)

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • J’ai horreur des files d’attente, tant pis pour le cancer, je vais à la boutique peste et chocolat, y’a jamais personne.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Intéressant comme approche. Parole d'astrologue ( pas voyante!) qui reçoit beaucoup de gens ayant vu beaucoup de psys qui ont rendu leur tablier...

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

    • Pour moi, astrologues, voyantes, c’est du quiquif pareil ou du pareil quifquif, désolé. :)

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Pas de souci! Beaucoup de gens pensent comme vous légitimement du fait que la pratique de nombre de praticiens confondent astrologie et voyance, le tout dans un grand méli-mélo de tout et n'importe quoi. Je lutte au quotidien contre les dérives déterministes de certaines pratiques que je trouve très dangereuses.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

Signaler ce texte