(Psycho) Les Béhavioristes.

Hervé Lénervé

Le chien de Pavlov le Russe, les pigeons de Skinner au grand front et les brebis de la bergère au corsage en décolleté.

§18

On en a déjà plusieurs fois parlé des béhavioristes, il est grand temps de les présenter par correction.

Les béhavioristes ne sont pas les anachorètes esseulés, ni les cénobites tranquilles (pardon, c'était trop bandant tentant) d'ailleurs, comme on l'a souvent cru. Non, les béhavioristes sont les pionniers de la psychologie moderne. Ils voulaient se débarrasser de tout le fardeau philosophique qui pesait sur les épaules de la discipline, aussi comme tous précurseurs ils furent un peu limites. Ils prirent comme principe de base ne pas vouloir savoir ce qui se passait dans la tête des sujets, qu'ils appelèrent la « boite noire », parce que la boite rose cela faisait trop club échangistes. Ce qu'ils mesuraient étaient uniquement les entrées qu'ils appelèrent « Stimulus », à la mémoire d'un marin qu'ils avaient bien connus et les sorties « Réponse » parce qu'ils n'avaient pas d'autres connaissances à « mémoirer ». Leur schéma pour simple était simpliste : Stimuli (Boite noire) réponses, ils appelèrent le schéma S-R. puisque c'était des scientifiques et non des poètes.

Tout le monde a entendu parler, au moins une fois dans sa vie, (sinon il était grand temps que je vous en parle), du chien de Pavlov. Ce n'est pas une métaphore pour désigner le nom d'un parfum, mais le conditionnement « classique » pavlovien pour le distinguer du conditionnement « opérant » de Skinner et davantage du conditionnement « fragile » du parfum.  Il s'agit, ici, d'un véritable chien dont l'histoire n'aura pas retenu le nom, appelons le « Médor » pour le sortir un peu de l'anonymat et parce qu'on manque singulièrement d'imagination. Donc Médor, corniaud basique salivait, comme tout corniaud qu'il était, devant la viande, appelons cela un réflexe inconditionnel, pour en dire quelque chose. Pavlov commença à donner de la poudre de viande un peu après qu'il eut déclenché un métronome, (il aurait pu allumer une lampe ou toutes autres actions perceptibles par le chien, cela aurait marché tout aussi bien.) En fait tout était mesuré, les expérimentateurs passent leur temps à tout mesurer, ils sont comme cela les expérimentateurs, obsédés par la mesure. (Avez-vous remarqué qu'il y a beaucoup de « tout » dans mes phrases, c'est pour flatter le toutou.) La présentation de la viande devait être assez rapprochée du son du métronome pour créer chez le chien ce que j'appellerais, allez trêve de pusillanimité, je me lâche ; « une contiguïté temporelle » rien que ça et pas moins. Au bout d'un certain nombre de cette association, il continua à déclencher son métronome sans donner la poudre de viande au chien. Le sale tricheur ! Il s'aperçut que le chien produisait la même quantité de salive sans la viande. Quantité qu'il mesurait grâce à une canule introduite dans la joue incisée du chien. En plus d'être un tricheur, il était sadique le Pavlov. Sa mère disait déjà de lui : « il finira mal le petit à toujours torturer des bestioles. »

Bref il avait créé chez le chien un réflexe artificiel dit conditionnel.

Ok ! Et cela sert à quoi tout ça ? A rien ! Sinon que de vérifier que les chiens peuvent faire des associations de causalités temporelles : son = viande. Bien, deviendront-ils maestro ou mélomane pour autant, je ne le crois pas. Il va sans dire, alors pourquoi le dis-je, que ce conditionnement classique fonctionne très bien sur l'humain aussi. Si ! Si le sujet testé aime la pâtée pour chien.

Ok ! Skinner à présent. L'histoire a moins retenu le bonhomme que ces boites dites Boites de Skinner. (Ah, quand même ! Personnellement, j'aurais aimé que les Sciences retiennent mon nom, même grâce à un artéfact, par exemple Le Spéculum de Lénervé, ça sonne bien, il faut juste le réaccorder au La 440.) Bon revenons à Skinner, puisque c'est de lui qu'on cause et non de moi. Bref Skinner n'a pas martyrisé des chiens, il devait être allergique aux poils, mais des pigeons, la plume, ça allait encore. Il les enfermait dans des boites équipées tout confort avec une manette dont la bestiole volatile et servile pouvait actionner du bec ou même de la patte ou encore de la queue, s'il était assez membré. Chose dont je doute fortement, car dans les expressions populaires, il est plus souvent mentionné avoir « une queue de cheval », non pas, pour les filles où on ne parlerait que de toilettes capillaires, mais pour les garçons qui ne parlent que de leur complexe phallique, qu'avoir « une queue de pigeon ». On dit « queue de cochon » aussi, mais uniquement quand on a soif.

Soit ! Je suis encore en train de m'égarer dans les travers de la digression des phrases enchâssées, donc je reviens au sujet, le pigeon contrairement au chien de tout à l'heure doit exécuter une action pour obtenir de la nourriture, car il ne s'intéresse pas aux montres de collection. C'est la raison pour laquelle on parle ici de conditionnement opérant.

Ces deux conditionnements, même si cela ne transparait pas dans mes écrits, ont beaucoup œuvrés dans les théories de l'apprentissage en psychologie.

Je ne sais pas pour vous, mais moi je me suis ennuyé à écrire cette rubrique, maintenant je ne pouvais pas en faire l'économie, car j'aurais été critiqué par la suite, par les représentants de l'association de défense des béhavioristes distingués et bien habillés.

Je vais être magnanime, je vous fais grâce des brebis et de la bergère en décolleté, dommage pour ceux qui ne m'avaient suivi que pour l'annonce accrocheuse du mot. Moi aussi j'aurais aimé plonger dans les délices des vallons et des vallées surannés de la bergère à l'écoute de l'immobilité qui palpite sous sa peau fine nimbée par la lumière fragile des petits matins bucoliques dans le souffle des odeurs primesautières. Mais bon, mais non, pas de seins pas sages, de passage, en paysage à l'horizon, pas de nichons, pas de mamelon, pas de tétons à mater, tant pis!

Salut les gars de la marine et les gazettes des magazines, gardez-vous du gros temps et du gros Trump.

  • L'homme est un bête à habitudes :o)

    · Il y a presque 7 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Le problème avec l’homme c’est qu’il a tel potentiel qu’il peut tout être sur Terre. Elevé par des loups, il sera un loup. Si les fourmis pouvaient l’élever, il serait une fourmi sans aucun doute, puisque élevé par des américains il devient un Trump. Eh, oui ! Avec l’Homme tout est possible, le pire comme le pire to pire.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • L'homme est réceptif au conditionnement parce qu'il est con, ... les plus malins s'en sont rendu compte !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • C'est quoi comme réflexe quand je me lève le matin et que je cherche vos textes ?
    :)
    Merci.

    · Il y a presque 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • Ne cherche pas trop today, car à cause de la fête de la musique, je n’ai encore rien écrit et comme j’ai la tête comme un compteur je ne parierais pas trop sur ce que je vais bien pouvoir écrire.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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