Psychologue pour tortionnaire

pascaldinot

Je suis psychologue,

Pour tortionnaire.

C’est un métier difficile.

Tortionnaire… Pas psychologue.

Vous ne pouvez pas vous rendre compte.

Une vie de labeur à arracher des ongles,

à arracher des dents, à arracher des yeux.

Tout cela pour finalement arracher des aveux…

Et c’est ce qui fait le moins mal à arracher.

Ce qui est le plus dur à arracher ?

Un billet de 100 deutschemarks des mains d’un juif.

Mon dernier patient en a fait l’expérience

Il s’appelait Moshe.

Le juif… Pas mon patient.

Lui s’appelait Karl-Gustav.

Des deux, je me demande encore,

qui a bien pu torturer l’autre ?

La douleur est salvatrice dit-on.

Si elle ne tue pas, elle est supportable.

Pour le juif ! Pas pour le tortionnaire…

Ceux qui ne ressentent pas la douleur,

sont en danger permanent, parait-il.

Karl-Gustav ne ressent pas la douleur,

car il a rarement été en danger.

C’est un peu normal, c’est lui qui tenait la tenaille…

Par contre Moshe a bien ressenti le danger.

Il a souffert le martyr quand il a finalement

lâché le billet de 100 deutschemarks.

Il eût l’impression que Karl-Gustav,

lui arrachait un bras.

Il faut dire que Moshe est un peu « Doudouille »

Pourtant Karl-Gustav a beaucoup souffert.

Il a souffert du manque de reconnaissance.

C’est rare qu’une victime apprécie,

à sa juste valeur, le travail du tortionnaire.

Et pourtant si vous saviez les efforts

considérables qu’ils ont effectués,

pour rendre la tâche moins pénible.

Pour les tortionnaires ! Pas pour les victimes…

L’hygiène par exemple :

Les tortionnaires se sont pliés

à des règles d’hygiènes très strictes,

et très contraignantes en désinfectant

systématiquement tous leurs instruments,

afin de ne pas transmettre d’infection entre les victimes.

Et le résultat est là :

Aucune trace d’infection nosocomiale dans les fosses communes.

Et parle-t-on des conditions de travail du tortionnaire ?

Quand on le torture, l’homme se contorsionne ridiculement.

Il gesticule dans tous les sens et surtout : il hurle.

Il hurle et c’est insoutenable, insupportable,

pour les oreilles du tortionnaire.

« L’hommes est un instrument de musique mal accordé »

Disait un ancien ami mélomane

qui organisait des chorales au sein de la GESTAPO.

Karl-Gustav m’a vraiment ému.

Il était plongé dans un profond désarroi.

La dictature pour laquelle il œuvrait,

avait finalement basculée en démocratie.

Donc le pouvoir était le même, plus les méthodes.

Karl-Gustav ne savait plus sur quel pied,

il devait faire danser les opposants au régime.

L’hypocrisie avait remplacé la force.

Mais Karl-Gustav, ce n’est pas ce que l’on peut appeler : un intellectuel.

Il a eu du mal à s’adapter à sa nouvelle condition.

Rédiger des lettres de dénonciation, ce n’est pas son truc.

Il a rangé sa trousse à outils,

il a acheté un ordinateur portable.

Et au lieu de taper sur des têtes anonymes,

il tapait des lettres anonymes.

Bref, Il imprimait et il déprimait.

Pour s’en sortir il a tenté le Free-lance.

Les jeunes : un segment de clientèle mal exploité.

Karl-Gustav était convaincu qu’il pouvait aider les parents.

Les jeunes ont des difficultés à penser à obéir.

Il fera qu’un jeune puisse obéir sans penser.

Mais Karl-Gustav s’est vite rendu compte,

Que les parents brutalisaient assez leurs enfants comme ça.

Karl-Gustav regarde le journal télévisé, comme tout le monde.

Et parfois il apprend des trucs, qu’il n’aurait jamais osé faire.

Il faut savoir qu’à une certaine époque, et pour moins que ça,

Karl-Gustav se serai fait viré de la Waffen SS, pour atteinte à la morale.

Il faut garder une certaine éthique quand on torture.

On ne peut pas faire n’importe quoi non plus !

Grâce à mes consultations, Karl-Gustav est devenu un homme heureux

Malgré une jeunesse difficile,

à jouer aux billes avec les yeux de ses copains,

à jouer au docteur Mengele avec ses copines,

Malgré un père absent,  qui a survécu aux camps de concentration.

Son père a faillit se tuer en tombant d’un mirador !

C’était l’hiver à Buchenwald, il avait neigé, le mirador était gelé

Il a glissé…

Il est tombé !

L’accident bête !

Et bien malgré tout cela, Karl a retrouvé le sourire

il a fait une formation de reconversion,

et grâce à ses connaissances du corps humain,

et il est devenu sophrologue.

Indéniablement, la douleur : ça le connait !

Et comme on ne renie pas une vie de labeur comme ça,

il s’occupe exclusivement des Sadomasochistes.

Une clientèle privilégiée qui reconnait à sa juste valeur

les compétences particulières de Karl-Gustav.

Je suis psychologue,

Pour tortionnaire.

C’est un métier difficile.

Tortionnaire… Pas psychologue.

Vous ne pouvez pas vous rendre compte.

Une vie de labeur à arracher des ongles,

A arracher des dents, à arracher des yeux.

Tout cela pour finalement arracher des aveux…

Et c’est ce qui fait le moins mal à arracher.

Ce qui est le plus dur à arracher ?

Un billet de 100 deutschemarks des mains d’un juif.

Mon dernier patient en a fait l’expérience

Il s’appelait Moshe.

Le juif… Pas mon patient.

Lui s’appelait Karl-Gustav.

Des deux, je me demande encore,

Qui a bien pu torturer l’autre ?

La douleur est salvatrice dit-on.

Si elle ne tue pas, elle est supportable.

Pour le juif ! Pas pour le tortionnaire…

Ceux qui ne ressentent pas la douleur,

Sont en danger permanent, parait-il.

Karl-Gustav ne ressent pas la douleur,

Car il a rarement été en danger.

C’est un peu normal, c’est lui qui tenait la tenaille…

Par contre Moshe a bien ressenti le danger.

Il a souffert le martyr quand il a finalement

Lâché le billet de 100 deutschemarks.

Il eût l’impression que Karl-Gustav,

Lui arrachait un bras.

Moshe est un peu « Doudouille »

Pourtant Karl-Gustav a beaucoup souffert.

Il a souffert du manque de reconnaissance.

C’est rare qu’une victime apprécie,

A sa juste valeur, le travail du tortionnaire.

Et pourtant si vous saviez les efforts

Considérables qu’ils ont effectués

Pour rendre la tâche moins pénible.

Pour les tortionnaires ! Pas pour les victimes…

L’hygiène par exemple.

Les tortionnaires se sont pliés

A des règles d’hygiènes très strictes,

Et très contraignantes en désinfectant

Systématiquement tous leurs instruments,

Afin de ne pas transmettre d’infection entre les victimes.

Et le résultat est là :

Aucune trace d’infection nosocomiale dans les fosses communes.

Et parle-t-on des conditions de travail du tortionnaire ?

Quand on le torture, l’homme se contorsionne ridiculement.

Il gesticule dans tous les sens et surtout,

Il hurle. Il hurle et c’est insoutenable, insupportable,

Pour les oreilles du tortionnaire.

« L’hommes est un instrument de musique mal accordé »

Disait un ancien ami mélomane

Qui organisait des chorales au sein de la GESTAPO.

Karl-Gustav m’a vraiment ému.

Il était plongé dans un profond désarroi.

La dictature pour laquelle il œuvrait,

Avait finalement basculée en démocratie.

Donc le pouvoir était le même, plus les méthodes.

Karl-Gustav ne savait plus sur quel pied,

Il devait faire danser les opposants au régime.

L’hypocrisie avait remplacé la force.

Karl-Gustav, ce n’est pas ce que l’on peut appeler : un intellectuel.

Il a eu du mal à s’adapter à sa nouvelle condition.

Rédiger des lettres de dénonciation, ce n’est pas son truc.

Il a rangé sa trousse à outils,

il a acheté un ordinateur portable.

Et au lieu de taper sur des têtes anonymes,

Il tapait des lettres anonymes.

Bref, Il imprimait et il déprimait.

Pour s’en sortir il a tenté le Free-lance.

Les jeunes : un segment de clientèle mal exploité.

Karl-Gustav était convaincu qu’il pouvait aider les parents.

Les jeunes ont des difficultés à penser à obéir.

Il fera qu’un jeune puisse obéir sans penser.

Mais Karl-Gustav s’est vite rendu compte,

Que les parents brutalisaient assez leurs enfants comme ça.

Karl-Gustav regarde le journal télévisé, comme tout le monde.

Et parfois il apprend des trucs, qu’il n’aurait jamais osé faire.

Il faut savoir qu’à une certaine époque, et pour moins que ça,

Karl-Gustav se serai fait viré de la Waffen SS, pour atteinte à la morale.

Il faut garder une certaine éthique quand on torture.

On ne peut pas faire n’importe quoi non plus !

Grâce à mes consultations, Karl-Gustav est devenu un homme heureux

Malgré une jeunesse difficile,

A jouer aux billes avec les yeux de ses 

Je suis psychologue,

Pour tortionnaire.

C’est un métier difficile.

Tortionnaire… Pas psychologue.

Vous ne pouvez pas vous rendre compte.

Une vie de labeur à arracher des ongles,

A arracher des dents, à arracher des yeux.

Tout cela pour finalement arracher des aveux…

Et c’est ce qui fait le moins mal à arracher.

Ce qui est le plus dur à arracher ?

Un billet de 100 deutschemarks des mains d’un juif.

Mon dernier patient en a fait l’expérience

Il s’appelait Moshe.

Le juif… Pas mon patient.

Lui s’appelait Karl-Gustav.

Des deux, je me demande encore,

Qui a bien pu torturer l’autre ?

La douleur est salvatrice dit-on.

Si elle ne tue pas, elle est supportable.

Pour le juif ! Pas pour le tortionnaire…

Ceux qui ne ressentent pas la douleur,

Sont en danger permanent, parait-il.

Karl-Gustav ne ressent pas la douleur,

Car il a rarement été en danger.

C’est un peu normal, c’est lui qui tenait la tenaille…

Par contre Moshe a bien ressenti le danger.

Il a souffert le martyr quand il a finalement

Lâché le billet de 100 deutschemarks.

Il eût l’impression que Karl-Gustav,

Lui arrachait un bras.

Moshe est un peu « Doudouille »

Pourtant Karl-Gustav a beaucoup souffert.

Il a souffert du manque de reconnaissance.

C’est rare qu’une victime apprécie,

A sa juste valeur, le travail du tortionnaire.

Et pourtant si vous saviez les efforts

Considérables qu’ils ont effectués

Pour rendre la tâche moins pénible.

Pour les tortionnaires ! Pas pour les victimes…

L’hygiène par exemple.

Les tortionnaires se sont pliés

A des règles d’hygiènes très strictes,

Et très contraignantes en désinfectant

Systématiquement tous leurs instruments,

Afin de ne pas transmettre d’infection entre les victimes.

Et le résultat est là :

Aucune trace d’infection nosocomiale dans les fosses communes.

Et parle-t-on des conditions de travail du tortionnaire ?

Quand on le torture, l’homme se contorsionne ridiculement.

Il gesticule dans tous les sens et surtout,

Il hurle. Il hurle et c’est insoutenable, insupportable,

Pour les oreilles du tortionnaire.

« L’hommes est un instrument de musique mal accordé »

Disait un ancien ami mélomane

Qui organisait des chorales au sein de la GESTAPO.

Karl-Gustav m’a vraiment ému.

Il était plongé dans un profond désarroi.

La dictature pour laquelle il œuvrait,

Avait finalement basculée en démocratie.

Donc le pouvoir était le même, plus les méthodes.

Karl-Gustav ne savait plus sur quel pied,

Il devait faire danser les opposants au régime.

L’hypocrisie avait remplacé la force.

Karl-Gustav, ce n’est pas ce que l’on peut appeler : un intellectuel.

Il a eu du mal à s’adapter à sa nouvelle condition.

Rédiger des lettres de dénonciation, ce n’est pas son truc.

Il a rangé sa trousse à outils,

il a acheté un ordinateur portable.

Et au lieu de taper sur des têtes anonymes,

Il tapait des lettres anonymes.

Bref, Il imprimait et il déprimait.

Pour s’en sortir il a tenté le Free-lance.

Les jeunes : un segment de clientèle mal exploité.

Karl-Gustav était convaincu qu’il pouvait aider les parents.

Les jeunes ont des difficultés à penser à obéir.

Il fera qu’un jeune puisse obéir sans penser.

Mais Karl-Gustav s’est vite rendu compte,

Que les parents brutalisaient assez leurs enfants comme ça.

Karl-Gustav regarde le journal télévisé, comme tout le monde.

Et parfois il apprend des trucs, qu’il n’aurait jamais osé faire.

Il faut savoir qu’à une certaine époque, et pour moins que ça,

Karl-Gustav se serai fait viré de la Waffen SS, pour atteinte à la morale.

Il faut garder une certaine éthique quand on torture.

On ne peut pas faire n’importe quoi non plus !

Grâce à mes consultations, Karl-Gustav est devenu un homme heureux

Malgré une jeunesse difficile,

A jouer aux billes avec les yeux de ses copains

A jouer au docteur Mengele avec ses copines

Malgré un père absent,  qui a survécu aux camps de concentration

Son père a faillit se tuer en tombant d’un mirador !

C’était l’hiver à Buchenwald, il avait neigé, le mirador était gelé

Il a glissé…

Il est tombé !

L’accident bête !

Et bien malgré tout cela, Karl a retrouvé le sourire

Il a fait une formation de reconversion,

et grâce à ses connaissances du corps humain,

Et il est devenu sophrologue.

Indéniablement, la douleur : ça le connait !

Et comme on ne renie pas une vie de labeur comme ça

Il s’occupe exclusivement des Sadomasochistes.

Une clientèle privilégiée qui reconnait à sa juste valeur

Les compétences particulières de Karl-Gustav.

copains

A jouer au docteur Mengele avec ses copines

Malgré un père absent,  qui a survécu aux camps de concentration

Son père a faillit se tuer en tombant d’un mirador !

C’était l’hiver à Buchenwald, il avait neigé, le mirador était gelé

Il a glissé…

Il est tombé !

L’accident bête !

Et bien malgré tout cela, Karl a retrouvé le sourire

Il a fait une formation de reconversion,

et grâce à ses connaissances du corps humain,

Et il est devenu sophrologue.

Indéniablement, la douleur : ça le connait !

Et comme on ne renie pas une vie de labeur comme ça

Il s’occupe exclusivement des Sadomasochistes.

Une clientèle privilégiée qui reconnait à sa juste valeur

Les compétences particulières de Karl-Gustav.

Signaler ce texte