Puissance, gloire...vaste illusion
Jean Claude Blanc
Puissance gloire…vaste d'illusion
Dans le concert des nations
Chacun y joue sa partition
Il faut se faire une raison
Sans chef d'orchestre, plus dans le ton
Se désaccordent les violons
Marianne chante faux, désolation
Le public râle, pas cornichon
Car n'en a pas pour son pognon
Si je vous les brise, vous demande pardon
Pas contagieuse ma digression
Qu'à notre France gale…fais qu'allusion
En performance, on n'a pas ce don
Même pas capables d'être champions
Nantis de footeux, qui coûtent des ronds
Fiers artistes, tapent dans le ballon
Pour peu de trophées, à l'horizon
C'est dire si on a touché le fond
On s'y complait pauvres dindons
Même pas foutus de la ramener
Lorsqu'on nous fourgue ces émigrés
Juste une étape à Calais
De qui se moque-ton, veulent se barrer
Déjà sagement apprennent l'anglais
Après qu'ils se soient restaurés
Vont vite nager de l'autre côté
Où y'a à boire et à manger
France généreuse en naïveté
Charly-Hebdo et l'emplumé
Osent à peine évoquer
Réalité de ce pays
Que par des pitres gouvernés
Cela au nom de la patrie
Qu'on croit brillant de beaux esprits
Pour visiteurs non-initiés
Plombent l'ambiance en vérité
Chômage et insécurité
Violence, pègres en nos quartiers
La police veille que sur sa paye
En fin de mois, maigre merveille
Braves couillons, de niais français
C'est fou ce qu'on aime être maltraités
Même nous envient les ânes bâtés
Derniers de la classe, notre destinée
En se pliant aux volontés
De cette Europe, en coupe réglée
Car on n'en a jamais assez
Devant tout le monde s'agenouiller
Comme coupables désignés
Guerres coloniales, celle de l'an 40
On s'en flagelle, tellement nous hantent
Ces sales histoires humiliantes
Même pas capables garder chez nous
Nos ingénieurs pleins de talents
Evidemment ne sont pas fous
Partent aux US, pour plus d'argent
Eux-mêmes si riches ricains jaloux
Sûr d'en avoir pour leurs sous
Par contre on se fend le cœur
Pour nos mendiants d'Asie Mineure
Qui se radinent avec ferveur
La soupe est bonne, douce saveur
(Mais cela vu que de l'extérieur)
Risquent d'être cueillis avec froideur
Car les extrêmes font fureur
Nos assemblées même pas gênées
Jugent à notre place, le bon du mauvais
Mijotent des lois entre coquins
Sans consulter les citoyens
Expéditif le Chef d'Etat
S'y exécute même sans nos voix
Prendre la tête du peloton
On s'y risque pas, trop bons, trop cons
A préférer finir second
Comme Poulidor, gentil garçon
Que de mérite, sueur au front
Ne récoltant qu'un médaillon
Mais pas de coupe, de maillot citron
D'ailleurs le jaune, ça fait cocu
Alors pourquoi se crever le cul
Notre Président, que trop bavard
Pour les promesses, pas avare
Car on va voir, ce qu'on va voir
Prêchant en vain, pour tant déboires
Le résultat, guère la gloire
A nous plonger dans le désespoir
Rude gaulois, que rien n'arrête
Pas peur que le ciel, tombe sur nos têtes
Mais aujourd'hui, drôle de vedette
Fondent sur nous, les taxes, les dettes
Prix de l'essence, des cigarettes
La CSG, pour les ancêtres
Pas d'autre issue battre en retraite
Remettre à plus tard, ses recettes
Si honorable la défaite
Manuel en a plein sa musette
Dès lors vieux chnoques, la mine réjouie
On reste planté sur nos acquis
Pendant ce temps nombres de trains passent
Reste sur le quai, la populace
Mouvement en Marche, slogan usé
Sans se presser, on marche à pieds
Heureux benêts les simples d'esprit
Qui ignorent bien la tyrannie
Du fric en font l'économie
Voués à la mort à crédit
Le compte en banque bien rempli
Pourquoi d'ailleurs se tourmenter
Se font pas de bile les sénateurs
Viennent roupiller durant des heures
Sur des décrets, les corriger
Déjà d'avance, refusés
Par la Haute Chambre des députés
Tout à refaire, zéro pointé
Mais cette fois c'est le bouquet
Le président va présider
Tapant du poing avec zèle
Nous mettre au pas, esclaves fidèles
Tout ça pour ça ce jeune premier
Mais rigole moins à l'étranger
Pas reconnu pour ses succès
Cirer les pompes de Trump, Poutine
Pour y gagner semblant d'estime
Pour eux la France point sur la carte
Pas étonnant que les savants partent
N'est pas qui veut être Bonaparte
Fille de l'Eglise notre vieille France
Mère de l'Amérique, dès son enfance
Ainsi se donne bonne conscience
Refaire le passé, y'a peu de chance
Que l'on progresse, que l'on avance
Terre de nos ainés, bien cultivée
Avec soin pour l'enrichir
Voilà ce que l'on en a fait
En héritage la détruire
Finie l'époque des Lumières
Des philosophes visionnaires
Que des néons des lampadaires
Sur le bord des routes des traines misère
Pour un bout de pain se font la guerre
Bêtise humaine n'a pas de frontières
Alors concert pour faire l'union
Que le cancer des Nations
Pour s'en sortir triomphant
S'agit d'en faire toujours plus
Mourir de faim devant tant d'argent
Qu'une victoire à la Pyrrhus
Pas de vainqueurs, ni de vaincus
Sur le carreau que des perclus
Qui à la tâche s'entretuent
Rude concurrence peine perdue
Pour être brave type reconnu
Juste une prime, une fois l'an
Par le patron reconnaissant
Masse bêlante, c'est édifiant
Comme sait bien se suicider
Faisant partie des indigents
Nous suffit plus de végéter
Mieux vaut gémir et pleurer
Innocemment sur nos lauriers
Mais qui se fanent en une journée
De tous côtés on est coincés
Alors pour s'en échapper
Plaidons sans cesse sérénité
Dans l'abstraction de nos idées
De ce qu'on se fait de l'éternité
Rêveurs certes mais éveillés
Marianne symbole de nos libertés
Qu'elle nous redonne le feu sacré
Et davantage nous guider
Comme chiens perdus sans collier
Si égarés, abandonnés
Puissance, gloire, que d'illusions
Tout le contraire, de l'inhibition
Dont je me pare avec raison
Humble poète plein d'émotions
Si je les cache, for intérieur
C'est pour éviter les censeurs
Pas sentiments, législateurs
Robotisés ordonnateurs JC Blanc mars 2018 (parez-vous des regrets)